Les exportations, constituées à près de 97% d'hydrocarbures, se sont élevées au cours du 1er semestre 2003 à plus de 12 Mds d'USD, soit une hausse de près de 40% par rapport au 1er semestre de l'année précédente. Au premier semestre 2003, le commerce extérieur a largement bénéficié de la hausse du prix du baril. Alors que le dynamisme des importations se maintient, à la faveur des programmes d'investissement public, les exportations d'hydrocarbures ont gonflé le volume des échanges extérieurs du pays qui atteignent, sur un seul semestre, le niveau record. Les exportations constituées à près de 97% d'hydrocarbures, se sont élevées au cours du 1er semestre 2003, à plus de 12 Mds d'USD, soit une hausse de près de 40% par rapport au 1er semestre de l'année précédente. Cette performance s'explique d'abord par le prix des hydrocarbures. Après une progression constante depuis le printemps 2002, les cours du brut ont connu au 1er trimestre 2003 leur niveau le plus élevé depuis l'automne 2000, sous l'effet conjugué de plusieurs facteurs (incertitudes liées au conflit irakien, crise au Venezuela, rudesse climatique de l'hiver 2002-2003, etc). Le prix moyen trimestriel d'exportation du pétrole brut a augmenté de près de 11 $ US/baril, passant de 21,19 $ US/baril au premier trimestre 2002 à 32,03 $ US/baril pour la même période 2003. Elle s'explique également par une hausse de la production algérienne qui aurait dépassé, depuis le début de l'année 2003, le million de barils/jour : sur le seul 1er trimestre 2003, les volumes d'hydrocarbures à l'exportation ont progressé de 8,1% comparativement au premier trimestre 2002. Les importations, libellées en dollars, ont enregistré une hausse de 13%. Il s'agit d'une progression somme toute modeste par rapport aux semestres précédents, d'autant qu'une partie de cette progression résulte d'un effet de change lié à l'évolution de la parité euro-dollar entre 2002 et 2003 (appréciation d'environ 20% de la monnaie européenne), 60% des importations proviennent de la zone euro. Les exportations stimulées par les biens d'équipement Si les importations progressent de façon très modérée, c'est principalement en raison de la stagnation des biens de consommation et de la baisse de la facture alimentaire. Le secteur des biens d'équipements, et celui des matériaux de construction continuent à afficher, de leur côté, un dynamisme appréciable : - les biens d'équipement représentent, désormais, près de 39% du total des importations algériennes – soit 2,52 Mds d'USD – avec un rythme de progression de 20% environ, nettement supérieur à la moyenne. Dans cette catégorie, les produits les plus dynamiques sont les véhicules automobiles (+ 38%), les moteurs (+110%), le matériel de commande électrique (+70%), les engins destinés à l'exploitation minière. - dans la catégorie des biens intermédiaires, ce sont les matériaux de construction qui enregistrent les meilleurs chiffres (rond à béton + 50%, bois +30%, ciment +45%), dans la lignée des résultats du second semestre 2002. Ceci confirme que comme en 2002, le BTP sera certainement l'un des moteurs de la croissance domestique pour l'année 2003. Mis à part les huiles alimentaires brutes importées pour l'industrie et le raffinage, la majorité des produits agroalimentaires, à l'exception de la viande (+90%), ont connu une baisse dans l'ensemble assez significative (- 5% pour les céréales, -7,5% pour le lait et les produits laitiers, -18% pour le sucre). Au total, les premiers postes d'importation restent les véhicules automobiles, les produits pharmaceutiques et les céréales. La place des pays européens reste inentamée Les échanges avec l'Union européenne sont en hausse : les pays de l'UE absorbent 63% des exportations et fournissent 59% des importations (contre respectivement 61% et 56% en 2002). Parmi eux, la France conserve son rang de premier fournisseur avec plus de 24% de parts de marché ; l'Italie son rang de premier client avec 24,12% des exportations d'hydrocarbures algériens. L'Espagne devient également le troisième client de l'Algérie derrière les Etats-Unis. La part de marché des Etats-Unis régresse : leurs ventes, libellées en dollars, enregistrent une baisse de près de 30% ; ils ne sont plus au premier semestre 2003 que le 4e fournisseur de l'Algérie derrière la France, l'Italie et l'Allemagne et juste devant l'Espagne. Le Canada voit également ses ventes diminuer de plus de 22%. D'autres pays de l'OCDE (hors UE) progressent en revanche : la Turquie notamment, et dans une moindre mesure le Japon et la Corée. Enfin, les importations en provenance de la Chine augmentent sensiblement (+70%) et la Chine devient le 7e fournisseur de l'Algérie (le 11e au 1er semestre 2002). Ainsi, l'appréciation de la monnaie européenne n'a pas eu de conséquence marquée sur la part de marché de l'UE en Algérie, même si elle a entraîné un renchérissement significatif des importations. Le dinar s'est en effet fortement déprécié par rapport à la monnaie européenne. En moyenne trimestrielle le dinar algérien s'est échangé sur la base de 1 euro pour 85,51 DA au 1er trimestre 2003 contre 69,13 DA au cours de la même période de 2002, soit une dépréciation de 23,7% (contre une dépréciation de seulement 1,1% par rapport au dollar). Des réserves de changes record La performance atteinte par les exportations algériennes au 1er semestre 2003 devrait se prolonger au second semestre (en raison des effets différés du prix du baril sur la valeur des exportations de gaz naturel) et contribuer à porter à un niveau encore plus élevé des réserves de change qui sont estimées à plus de 25 Mds d'USD, à fin mars 2003. Cependant, ces importantes réserves de change n'empêchent pas, étant donné l'évolution comparée de la parité du dinar vis-à-vis de l'euro et du dollar, la dégradation du pouvoir d'achat des opérateurs algériens dont les approvisionnements émanent, majoritairement, des pays de la zone euro. Meziane Rabhi