Les patrons de PME-PMI de La Mitidja restent partagés dans leur appréciation de la nouvelle donne commerciale créée par les accords d'association algéro-européens, cependant avec une majorité relative de 37,93% pour les opinions nuancées. En effet, la majorité des opérateurs économiques algériens considèrent que “l'ouverture du marché constitue une opportunité et en même temps une menace”, lit-on dans le dernier numéro de la revue du Club des entrepreneurs et industriels de La Mitidja (CEIMI), Eco Mitidja. Publiant les conclusions d'une enquête-sondage réalisée sur l'accord d'association algéro-européen, le bimestriel du CEIMI fait ressortir les grandes tendances des attentes et des craintes des petits patrons algériens par rapport à cet accord signé en avril dernier. “Ils sont 37,93% à estimer que l'ouverture du marché est effectivement une arme à double tranchant, contre 6,90% seulement qui saluent cet état de fait comme une opportunité exclusivement. Quant aux entrepreneurs qui voient dans l'ouverture du marché une menace réelle, ils représentent 31,03% des sondés. Les 24,14% restants considèrent qu'il n'y a rien de changé dans leur activité”, souligne l'enquête faite auprès des patrons de PME-PMI de la région blidéenne. Par ailleurs, 65,52% des entrepreneurs affirment que les effets sur les tarifs douaniers constituent à la fois des “opportunités et des menaces” et qu'en fait d'opportunités, ils les voient dans une plus grande disponibilité de matières premières (50%) qui coûteront moins chères (68,18%), la possibilité d'exporter (77,27%) et la concrétisation d'un partenariat (81,82%). Quant aux menaces, elles s'expriment par l'installation d'entreprises étrangères concurrentes (54,17%), la non-compétitivité de l'entreprise algérienne (58,33%), la percée du marché par de nouveaux produits (41,67%) et enfin la menace la plus répandue est la perte de parts de marché (78,17%). Dans cette perspective d'ouverture de l'économie algérienne, notent les initiateurs de l'enquête, les patrons algériens craignent l'encouragement direct ou indirect accordé aux importateurs au détriment des producteurs nationaux, ainsi que l'importation de produits de faible qualité fabriqués en dehors des pays de l'UE. Toujours selon la même étude, les entrepreneurs algériens espèrent que cette ouverture conduira à la stabilisation du marché et les amènera à une mise à niveau technologique et managériale. L'enquête conclut que les chefs d'entreprise algériens sont pour une intervention plus affirmée des pouvoirs publics dans le processus de libéralisation du marché et une concertation plus étroite avec les opérateurs économiques. Les opérateurs sondés attendent de l'accord d'association la concrétisation d'un partenariat et une ouverture sur l'exportation. En ce qui concerne la mise à niveau, les patrons algériens l'estiment comme un moyen pour être en conformité avec les références européennes pour être prêts au moment de l'ouverture totale du marche algérien.