Les prix du blé ont bondi de 38%, en juillet, sur les marchés financiers, remontant à leur plus haut niveau depuis plus d'un an, à cause de la canicule qui ravage les cultures en Europe de l'Est, notamment en Russie. Une telle progression mensuelle n'avait plus été vue depuis 1973. Le boisseau de blé (environ 25 kg), pour livraison en septembre, est passé en un mois d'environ 4,80 dollars à 6,6150 dollars à la clôture, vendredi soir, sur le Chicago Mercantile Exchange, référence des marchés agricoles américains. Il s'agit de son plus fort niveau depuis juin 2009. Sur la semaine écoulée, les cours ont pris 11%, dont plus de 5%, vendredi. Les analystes expliquent cette envolée par la sécheresse qui sévit dans les pays autour de la mer Noire, qui sont des producteurs et des exportateurs- clés de ce produit. “Les prévisions météorologiques font état de conditions sèches pour la semaine prochaine, ce qui implique que l'effet sur les cultures va continuer de se faire sentir quotidiennement”, ont-ils ajouté. Pour eux, “la hausse des prix du blé ne va pas s'arrêter là”. La partie occidentale de la Russie, mais aussi l'Ukraine et certaines régions du Kazakhstan, souffrent d'une chaleur intense et d'un manque de précipitations dramatique pour les cultures. Les températures ont ainsi atteint des records, cette semaine, dans la région de Moscou, à près de 40 degrés Celsius, et les autorités russes ont déjà prévenu que la production agricole serait fortement réduite, alors que plus de 20% des cultures du pays ont été détruites. En fin de semaine, le Conseil international des matières premières agricoles (IGC) a réduit drastiquement ses prévisions de production mondiale pour la prochaine campagne agricole, à 651 millions de tonnes, et de stocks en fin de campagne, à 192 millions de tonnes. “La baisse de l'offre en blé européen semble stimuler la demande pour le blé américain”, d'où la hausse des prix spectaculaire sur les marchés américains, ont observé des analystes.