Après Waad et Abdou Deriassa, qui ont été chargés d'animer l'avant-dernière soirée, Saber Rebaï a enflammé, pour la clôture, le nombreux public de Djemila. Il a revisité ses plus beaux succès, tout en affichant sa joie de se produire pour la deuxième fois à Djemila. Le public s'est déplacé en grand nombre pour assister à la prestation de la Saoudienne Waad qui a animé le concert de l'avant-dernière soirée en interprétant un bouquet de ses meilleures chansons dont La tmethel, Ya Hayati, Mani laâba bin yedik, Leilat Omr et Baâd entou aou kreibin. La deuxième partie de la soirée a été assurée par Abdou Deriassa qui a interprété Nedjma Kotbia, El Aouama, Ya Lehmam, du répertoire de son père El-hadj Deriassa, et Ya bladi et Khaf Allah, de son propre répertoire. Il faut noter que Waad a, après avoir terminé son tour de chant, rejoint le public et a assisté à la prestation d'Abdou Deriassa et n'a quitté l'esplanade qu'après la fin de la soirée. Subjuguée par la beauté des lieux et du public, Waad a affirmé qu'elle cherche un chanteur qui a une belle voix pour la réalisation d'un duo. Elle a affiché qu'elle apprécie cheb Mami et elle a chargé les organisateurs de l'ONCI pour lui dénicher un artiste algérien. Avant-hier, vers les coups de 23h, après l'allocution de clôture lue par le secrétaire général de la wilaya de Sétif au nom du wali et en présence de Lakhdar Ben Torki, directeur de l'ONCI, Saber Rebaï monte sur scène pour affronter un public venu très nombreux assister à la clôture de la sixième édition du festival, ressuscité en 2005. Une présence algéro-tunisienne inattendue. L'esplanade a fait son plein depuis plus de deux heures, au point que beaucoup de jeunes ont cédé leur place aux familles pour s'installer sur les blocs de pierre et dans les escaliers de l'arc perpendiculaire à celui de Caracalla où est installée la scène. En effet, la place de Septime Sévère, installée sous l'arc de Caracalla de l'antique Cuicul, n'a pu contenir toute la foule venue de plusieurs régions du pays et même de Tunisie. À l'extérieur du site, une ambiance bon enfant est entretenue par les commerçants aux alentours de l'antique ville. Les gendarmes, qui méritent chapeau bas, ont pu, dix jours durant, sécuriser cette région devenue la Mecque des grands artistes et du public qui chaque jour traverse des dizaines de kilomètres. Plus de 2 500 festivaliers se rendent quotidiennement pour assister aux prestations des artistes venus de plusieurs pays. L'absence des artistes égyptiens n'a rien changé et les choses se sont déroulées comme prévu. Des jeunes et moins jeunes, des femmes, des enfants et des familles ont fait le déplacement pour ne pas rater la soirée animée par le Tunisien qui chante pour la deuxième fois à Djemila. Après une salutation spéciale “One, Two, Three, viva l'Algérie”, sous les ovations des festivaliers, le prince de la chanson arabe interpréta Ya Delloula, les youyous fusaient de partout. Une véritable ambiance de fête a régné dès les premières minutes de la soirée. Les drapeaux tunisiens et algériens ont fait leur apparition et tout le monde dansait sous le rythme de la musique tunisienne. Après la chanson sentimentale Ala ghiabek chou baghar, l'artiste a exécuté Ajmal nissa eddounia bibassata (en toute simplicité) et Sidi Mansour, et le public s'est déchaîné et rien ne pouvait le retenir. Vers minuit, l'habituée des grandes salles et des festivals dans les quatre coins du monde a pu maintenir le public en veille. En alternant chansons d'ambiance et chansons sentimentales, le public est resté corps et âme avec Saber. Il a chanté et dansé jusqu'au bout de la nuit. Vers minuit trente, la courbe atteint son paroxysme et le public qui a demandé Barcha, barcha, Athada El Alam (je défis le monde) est encore une fois déchaîné. L'esplanade a semblé trop exiguë et les organisateurs ont eu beaucoup de mal à maîtriser la situation.