Fini le temps des congratulations. Le président américain Barack Obama a averti le président palestinien Mahmoud Abbas que son refus de reprendre des négociations directes avec Israël pourrait nuire aux relations palestino-américaines, a indiqué samedi un responsable palestinien. Le président américain a lancé cette mise en garde dans une lettre adressée au président de l'Autorité palestinienne, lui affirmant qu'en cas de reprise des pourparlers palestino-israéliens, il veillerait à une extension du moratoire sur la colonisation juive. Et voilà qu'Obama enfourche le cheval Netanyahu allant jusqu'à se faire son avocat. Menace ! Dans la missive à Abbas, Obama avertit que s'il ne s'asseyait pas à la table des négociations ces jours-ci, son refus aurait des répercussions sur les relations américano-palestiniennes. Obama y souligne qu'“il est grand temps de reprendre les négociations directes” et que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est prêt à les reprendre. Et ce ne sont pas des mots en l'air. Un des principaux négociateurs palestiniens Saëb Erakat a confirmé qu'Abbas a bien été destinataire d'une lettre d'Obama le 16 juillet. Le président américain, qui a perdu sa “baraka” et dont le “yes we can” est tourné en dérision chez lui aux Etats-Unis par “no, can not” souhaite rebondir en relançant les négociations directes avec Israël suspendues depuis décembre 2008. Des négociations indirectes sous l'égide des Etats-Unis ont été lancées en mai dernier, mais elles ont échoué faute de coopération de la part des Israéliens. Abbas qui a tout concédé refuse d'aller plus loin dans la compromission en passant à des discussions directes sans avoir obtenu au préalable un gel de la colonisation et des garanties sur les frontières du futur Etat palestinien. Les dirigeants arabes sont d'accord sur le principe de pourparlers directs avec Israël, mais laissent au président palestinien le soin de juger quand les conditions seront réunies pour qu'ils débutent. Enième fuite en avant annoncée à l'issue de la dernière réunion ministérielle de la Ligue arabe. “Je serai clair. Il y a un accord, mais en sachant ce qui sera discuté et comment les négociations directes seront menées”, a déclaré Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, qui présidait au Caire la rencontre à laquelle participait Abbas. Le premier ministre israélien a rapidement réagi en se déclarant prêt à des négociations directes et franches avec l'Autorité palestinienne, sans rien céder. Les Etats-Unis ont jugé eux encourageants les signes de soutien manifestés par la Ligue arabe à une reprise du dialogue direct.