L'affaire de l'exécution de l'otage français, Michel Germaneau, par les terroristes d'Al-Qaïda n'a pas encore livré tous ses secrets. Contrairement aux affirmations de Paris, le terroriste en chef, Abdelmalek Droukdel, affirme, dans un enregistrement audio, que les négociations étaient en cours, au moment où la France avait lancé son raid contre un campement des terroristes. Le chef de la diplomatie française avait déclaré que son pays avait tenté, sans réussir, de nouer le contact avec le groupe qui retenait l'otage français, en vue de négocier un éventuel “arrangement”. “Nous avons essayé, mais nous n'avons pas pu trouver le chemin de ce groupe qui le détenait, nous n'avons pas pu proposer quoi que ce soit, comme s'il était déjà (...) condamné”, avait affirmé Bernard Kouchner. La France avait obtenu la libération d'un autre otage, Pierre Camatte, que l'on soupçonne d'être un agent des services de renseignements, contre la libération, par le Mali, de quatre terroristes réclamés par l'Algérie. Ces mêmes terroristes libérés auraient pris part à l'exécution de Michel Germaneau. Alger et Nouakchott avaient, à cette époque, vivement protesté contre la décision du gouvernement malien, et avaient rappelé leurs ambassadeurs respectifs. Mais Paris, qui agissait dans son “jardin africain”, ne faisait guère cas des efforts déployés par les pays de la région en vue de coordonner leurs actions en matière de lutte antiterroriste. Paris ne se souciait nullement des conséquences sur les pays de la région d'un échange de prisonniers ou d'un payement de rançon. Le dernier raid raté de l'armée française, l'exécution de l'otage Germaneau et la tournée de Bernard Kouchner dans certains pays de la région sont autant de signaux envoyés par Paris à destination du monde entier comme quoi, elle ne reconnaît ni les décisions souveraines des pays de la région, encore moins les conventions internationales en la matière. En agissant de la sorte, la France de Sarkozy et Kouchner fait plus que de l'ingérence. Elle tente de remettre au goût du jour la stratégie guerrière suivie par George Bush, quitte à s'embourber dans une nouvelle aventure africaine et compliquer davantage ses relations traditionnelles avec les pays de la région.