La défaite face au Gabon est un échec supplémentaire de Saâdane dans la gestion de l'équipe nationale de football. à quelques semaines de la première sortie officielle contre la Tanzanie pour les éliminatoires de la CAN-2012, l'équipe nationale inquiète sérieusement. Il y a de quoi craindre le pire même dans cette prochaine échéance continentale, après la sortie ratée en amical face au Gabon et la prestation nulle, sur tous les plans, des Verts dans ce dernier match qui a eu lieu, mercredi soir au stade du 5-Juillet. Pour son retour au pays et premier test de l'après-Mondial, l'EN est passée complètement à côté de son sujet. Amorphe, à court physiquement et dépassée tactiquement, notre sélection n'a même pas été en mesure de faire jeu égal devant un adversaire gabonais en pleine reconstruction et venu à Alger avec beaucoup plus un esprit de connaître et de côtoyer un mondialiste. Sur le terrain, les données étaient tout autres. Les coéquipiers de M'bolhi ont eu droit à une leçon, une bonne leçon de football, d'organisation et surtout d'engagement et de volonté de la part d'un adversaire gabonais. Un adversaire qui n'a pas seulement gagné mais il s'est permis le luxe de malmener les Algériens dans leur jardin. Il est vrai cependant que les nombreuses absences se sont fait sentir sur le jeu des Verts. La moitié de l'équipe type a manqué à l'appel, à l'instar de Ziani, Yahia, Lacen, Matmour et Halliche et leur défection a énormément pesé sur le plan défensif ou celui de l'animation du jeu. Incapables de garder le ballon, faire le jeu et l'orienter vers l'offensif, les capés de Saâdane s'étaient montrés trop fébriles sur le plan défensif, et c'est par chance qu'on a pu éviter un torpillage plus grave encore. Ces grosses défections, qui remettent sur la table le débat sur la qualité du banc de l'EN, ne peuvent expliquer à elles seules le fiasco de mercredi soir, ni même d'ailleurs le manque de préparation et rythme de compétition pour les joueurs pour la simple raison que Daniel Cousin et ses camarades sont dans la même situation. Encore moins la baisse de régime de l'EN due à une débauche d'énergie lors de la phase finale de la Coupe du monde sud-africaine. Les raisons, Rabah Saâdane doit les chercher ailleurs même si, malheureusement, on sait que la première est étroitement liée à sa propre stratégie. Il doit revoir sa copie dans les deux semaines avant la première sortie officielle contre la Tanzanie, surtout qu'il sera confronté à deux grosses absences celle de Antar Yahia et Medhi Lacen que le groupe ne semble pas en mesure de remplacer. Le “Cheikh” dont le maintien à la tête de la barre technique n'a pas fait l'unanimité dans le milieu du football national, est de plus en plus contesté par les supporters. Ceux qui l'acclamaient depuis pas longtemps, lui ont fait entendre de toutes les couleurs, mercredi, en réclamant ni plus ni moins son départ. Cela ne passera, sans nul doute, pas sans conséquences, du moins sur le moral du coach national qui, faut-il le dire, a raté la bonne occasion, à la fin du Mondial, de sortir avec les honneurs et de quitter la barre technique de l'EN par la grande porte. En l'espace d'un mois, depuis sa participation en Coupe du monde, la donne a visiblement changé pour les Verts balayés, en un tour de main, par une formation gabonaise tout juste moyenne. Cette défaite a mis à nu de nombreuses défaillances, camouflées un tant soit peu par notre qualification et le retour au Mondial après 24 ans d'absence. Mais cette bonne gifle de mercredi peut aussi avoir un effet positif pour secouer les joueurs à quelques encablures du premier rendez-vous officiel contre la Tanzanie. Auront-ils les ressources nécessaires pour renouer avec le succès ? Car il est difficile aussi de dire qu'il n'y a rien à espérer.