L'auteur de l'attentat kamikaze qui a ciblé le siège de la Gendarmerie nationale de Béni Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou le 25 juillet dernier, a finalement été identifié. En effet, selon des sources sécuritaires, le kamikaze est né en 1981 (29 ans), natif de la commune de Naciria dans la wilaya de Boumerdès, et résidant à Béni Aïssi dans la daïra de Béni Douala non loin du lieu de l'attentat. Le kamikaze identifié, selon l'expertise de la police scientifique et technique de Châteauneuf, activait pendant des mois comme élément de soutien avant qu'il ne rejoigne le maquis en 2000 au sein de la phalange Ennour activant à Tizi Ouzou, avant d'intégrer la seriat Béni Douala sous la houlette de Moh El-Kechkache. Le GSPC avait précisé dans un communiqué de revendication qu'un kamikaze nommé Saâd Abou Dahdah avait commis l'attaque “pour venger la mort de Yahia Abou Al-Haïtham”, de son vrai nom Abdelhamid Saâdaoui, responsable des relations extérieures du GSPC abattu en novembre 2007. Le communiqué n'a pas toutefois publié la photo du kamikaze. Les enquêteurs ont réussi aussi à identifier le véhicule de marque Mazda immatriculé à Tizi Ouzou qui a servi à l'attentat. Il a été subtilisé à Maâtkas dans un faux barrage quelques semaines avant l'attentat, précise notre source. L'enquête a abouti aussi à l'arrestation de 4 jeunes qui ont été présentés devant le procureur près le tribunal de Tizi Ouzou. Ils ont été mis sous contrôle judiciaire en attendant le complément d'enquête. Ils sont poursuivis pour “association de malfaiteurs, soutien à un groupe terroriste” alors que 3 autres identifiés demeurent en fuite, parmi eux des terroristes dont l'“émir” notoirement connu et originaire de Béni Douala, le nommé Moh El-Kechkache de son vrai nom Si Mohamed Ouramdhane qui serait le commanditaire de cette attaque. Dans le même sillage, dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, les services de sécurité ont déjoué la tentative de deux ressortissants de nationalité tunisienne de rejoindre le maquis du GSPC. Ils ont été écroués par le procureur près le tribunal de Ras El-Oued pour “tentative d'adhésion à un groupe terroriste”, selon une source sécuritaire. Les deux Tunisiens ont été arrêtés dans la région de Bordj-Ghedir, à 30 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, suite à des renseignements parvenus aux éléments du DRS et suite à une filature depuis leur arrivée à la wilaya de Batna. Les deux terroristes tunisiens “ont reconnu qu'ils s'apprêtaient à rejoindre le maquis du GSPC”, affirme notre source. Ils sont âgés entre 24 et 28 ans. Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux terroristes tunisiens ne sont pas fichés en Tunisie comme des éléments recherchés. L'enquête se poursuit toujours afin d'identifier le réseau de recrutement. Il est important, cependant, de rappeler que ce n'est pas la première fois que des étrangers enrôlés dans les rangs du GSPC sont capturés à l'est du pays, six terroristes également tunisiens, qui se faisaient passer pour des étudiants, ont été arrêtés à Annaba, en avril 2006, suite à une vaste opération de ratissage menée par l'ANP dans les maquis d'Edoug, alors que deux autres Tunisiens ont été capturés en 2007 à Djbabra dans la daïra de Meftah (Blida). Le cas le plus connu est celui du terroriste, Zaïd Bachir, qui a été arrêté dans un réseau GSPC à l'Est et expulsé en 2001 vers Tunis où il a été jugé. Les observateurs de la scène sécuritaire mettent en exergue le fait que le net recul du recrutement local a incité le GSPC à recourir aux étrangers. L'attentat de Tinzaouatine, qui a coûté la vie à 11 éléments des GGF, a été commis par des mercenaires maliens et mauritaniens. La série des redditions des vétérans a divisé les rangs du GSPC, ce qui a incité cette organisation à recourir aux étrangers. À rappeler que le GIA a eu recours aussi à des terroristes étrangers sous l'émirat de Djamel Zitouni.