L'euro a, de nouveau, reculé vendredi face au dollar, malgré une croissance meilleure que prévu en zone euro, qui masque cependant des disparités entre les pays de la région. Vers 18h GMT, la monnaie unique cotait 1,2775 dollar contre 1,2827 dollar jeudi vers 21h GMT. L'euro se stabilisait face à la monnaie nippone à 110,21 yens contre 110,18 yens la veille au soir. Le dollar progressait face à la devise japonaise à 86,25 yens contre 85,88 yens la veille. Le produit intérieur brut (PIB) des 16 pays partageant la monnaie européenne a augmenté de 1% au 2e trimestre, un plus haut niveau depuis quatre ans et mieux que prévu par les économistes. C'est aussi mieux que les performances de l'économie américaine qui a nettement ralenti au 2e trimestre avec un PIB en hausse de seulement 0,6%, a souligné Eurostat. L'activité de la zone euro a profité de la bonne tenue de sa première économie, l'Allemagne enregistrant sa meilleure croissance (+2,2%) depuis la réunification en 1990. “Mais même de bons chiffres en Europe ne suffisent pas pour enrayer le repli de l'euro”, a noté Nick Bennenbroek, de la banque Wells Fargo. Le dollar a continué de profiter de la morosité des marchés qui s'inquiètent de voir la reprise ralentir, notamment aux Etats-Unis, comme l'a souligné mardi la banque centrale américaine (Fed). En conséquence, les Bourses ont chuté et les investisseurs se sont tournés vers les valeurs les plus sûres : dollar, or, marché obligataire. Par ailleurs, “les inquiétudes concernant les marchés de la dette dans la zone euro persistent, avec les obligations d'Etat à 10 ans qui ont vu leur rendement augmenter en Grèce, en Espagne et au Portugal, contrairement à celles de l'Allemagne”, a relevé M. Bennenbroek. Les chiffres de la croissance ont, en effet, montré de fortes disparités entre les pays de la région. Le PIB de la Grèce a ainsi baissé de 1,5%, et il n'a augmenté que de 0,2% en Espagne ou au Portugal. “Les pays du sud de la zone euro en particulier (les plus touchés par les problèmes de dette souveraine, ndlr) sont encore loin d'être tirés d'affaire”, a ainsi noté Carsten Brzeski, économiste de ING. “Si (la croissance de) l'économie de la zone euro a dépassé celle des Etats-Unis, la faiblesse de la consommation, le ralentissement mondial de la croissance et (les mesures) d'assainissement budgétaire devraient lui faire marquer le pas au cours des trimestres à venir”, a prévenu de son côté Nick Kounis, analyste de Fortis.