Synthèse de Smaïl Boughazi Après une période difficile pour la monnaie européenne, les choses commencent à revenir à la normale. L'euro accentuait ses gains hier au-dessus de 1,31 dollar, le billet vert restant pénalisé par des craintes d'un ralentissement de la reprise aux Etats-Unis, sur un marché anxieux au début d'une semaine chargée en indicateurs et décisions de politique monétaire. Selon les agences, l'euro valait 1,3126 dollar vers 13h00 GMT, contre 1,3047 dollar vendredi dernier, son niveau le plus fort depuis le 4 mai. La monnaie européenne progressait également face à la monnaie nippone à 113,40 yens contre 112,84 yens vendredi soir. Le dollar, quant à lui, se stabilisait face au yen à 86,53 yens contre 86,48 yens vendredi. Un analyste du cabinet Daily FX explique que «la volatilité devrait régner sur les marchés cette semaine encore, dans l'attente d'une abondance d'indicateurs (économiques) et de décisions de politique monétaire de banques centrales» européenne et britannique. Les cambistes seront particulièrement attentifs à la publication du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, indicateur majeur pour évaluer la vigueur de la reprise de la première économie mondiale. Ce rapport sera précédé, demain, par les chiffres de l'emploi dans le secteur privé pour juillet, ainsi que par l'indice ISM d'activité manufacturière pour juillet prévu hier. Depuis la fin juin, les indicateurs américains déçoivent et alimentent les craintes de voir un ralentissement notable de la reprise aux Etats-Unis, écartant ainsi toute spéculation d'un relèvement anticipé du taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed), et pesant sur le billet vert. Au contraire, la Fed a indiqué qu'elle pourrait avoir de nouveau recours à des mesures de soutien à l'économie afin d'éviter une déflation et une hausse du chômage, notaient des analystes. Cependant, les chiffres actuellement disponibles ne «valident pas encore les craintes d'une reprise en double-creux», tempérait un analyste du Crédit agricole CIB. De son côté, l'euro était soutenu par la confirmation en juillet de l'accélération de la croissance dans l'industrie manufacturière de la zone euro, selon des données publiées hier. L'indice PMI manufacturier s'est redressé à 56,7 points après 55,6 points en juin, a annoncé la société Markit, qui le réalise. C'est un plus haut niveau de l'indice depuis trois mois. Même si ces chiffres, comme les récents indicateurs publiés en zone euro, montrent de fortes disparités entre les pays, ils restent actuellement meilleurs qu'aux Etats-Unis et devraient ainsi continuer à soutenir la monnaie unique européenne, notaient des analystes. Vers 13h00 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro à 82,61 pence pour un euro, après voir grimpé jusqu'à 82,54 pence vers 12h50 GMT, son niveau le plus fort en un mois. La livre progressait aussi face au billet vert à 1,5883 dollar, son niveau le plus fort depuis début février. La devise helvétique, en revanche, reculait face à l'euro à 1,3681 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 1,0439 franc suisse pour un dollar. L'once d'or a fini à 1,178 dollar au fixing du matin contre 1,169 dollar vendredi soir. Le yuan chinois a terminé inchangé par rapport à vendredi, à 6,7745 yuans pour un dollar.