Première confrontation sportive entre les deux pays en terre algérienne, depuis le houleux épisode des éliminatoires jumelées du Mondial et de la CAN 2010 ayant mis aux prises les Verts et les Pharaons, le match JS Kabylie-Al-Ahly du Caire a été l'occasion pour les Algériens de donner une véritable leçon à leurs hôtes égyptiens en leur réservant un accueil digne des rois au cours d'un séjour qu'ils redoutaient tant. Accueillis par le caillassage de l'autobus transportant les coéquipiers de Karim Ziani, le 12 novembre 2009, à l'occasion du match retour entrant dans le cadre des éliminatoires du Mondial et de la CAN 2010, les Algériens n'ont pas rendu la pareille à leurs hôtes égyptiens, venus en Algérie disputer la rencontre de Champions League africaine contre la JS Kabylie. Au contraire, les partenaires du très populaire en Algérie Mohamed Abou-Trika n'ont eu droit qu'à des roses depuis l'atterrissage de leur avion sur le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediène. D'ailleurs, cela a fait dire à ce talentueux footballeur pharaon qu'il n'avait jamais reçu autant de roses dans sa vie et qu'avec la quantité qu'on lui avait remise en Algérie, il pouvait ouvrir un magasin de fleurs à son retour au Caire. Durant tout le séjour de la délégation d'Al-Ahly du Caire, les Algériens étaient aux petits soins avec leurs invités, qui ne sont devenus des adversaires, sportivement parlant, que pendant les quatre-vingt-dix minutes du match. Et là, les Ahmed Hassan, Wael Gomaa et autres Hossam Ghaly ont tenté de mordre la main tendue des Algériens à travers un comportement n'ayant rien à voir avec le fair-play sportif, comme en témoignent les agissements inadmissibles envers le trio d'arbitrage, pourtant correct, et le public. En plus de crachats provocateurs en direction des supporters kabyles à la fin du match, deux d'entre eux sont allés jusqu'à promettre l'enfer à la JSK lors du match retour dans moins de deux semaines au Cairo Stadium. À ce manque de gratitude, les Algériens ont répondu par la correction et le respect, comme lors du remplacement d'Abou-Trika, qui a eu droit à un tonnerre d'applaudissements de la part des supporters kabyles. Pendant toute la durée de leur présence en Algérie, les membres de la délégation égyptienne ont été traités de la meilleure manière, que ce soit à l'hôtel Amraoua ou au stade du 1er-Novembre pour les entraînements des joueurs avant le match. Le seul incident, reconnu d'ailleurs comme un acte isolé par les responsables du club cairote, aura été un projectile lancé au passage de l'autobus de Al-Ahly la veille de la confrontation, dont l'auteur arrêté par les services de sécurité devra répondre de son geste devant la justice. Mieux, le président de la JS Kabylie, Moh-Chérif Hannachi, ainsi que les responsables de la wilaya de Tizi Ouzou, à leur tête le wali, se sont déplacés à l'hôtel où résidaient les Egyptiens pour présenter des excuses et montrer leur bonne foi. Voilà un signe de respect exemplaire envers l'hôte, qui résonne comme une véritable gifle pour les responsables égyptiens, qui n'avaient non seulement rien entrepris contre les énergumènes qui avaient caillassé le bus de la sélection nationale lors de leur transfert de l'aéroport du Caire vers l'hôtel en novembre dernier, mais ont eu le culot d'accuser les joueurs algériens d'avoir eux-mêmes saccagé le véhicule. Toute honte bue, la majeure partie de la presse locale avait endossé cette version des faits dans l'espoir de tromper les responsables de la compétition. Heureusement que les dirigeants de la Fédération internationale de football association (Fifa) ont confirmé la version algérienne et sanctionné l'Egypte pour n'avoir pas assuré la sécurité de l'équipe adverse. Ceci dit, bien que les équipes égyptiennes ont toujours été reçues en Algérie comme des invités de marque, comme ce fut le cas lors du match aller Algérie-Egypte à Blida, les dirigeants sportifs de ce pays n'acceptant pas la défaite ont toujours trouvé à redire pour justifier leurs échecs, car s'estimant supérieurs à leurs adversaires algériens. Il n'en demeure pas moins que sur le terrain, c'est généralement le meilleur qui gagne, sauf quand l'arbitrage fait des siennes à l'instar du Béninois Coffi Codjia Bonaventure, qui avait défrayé la chronique en demi-finale de la CAN 2010 en offrant la victoire sur un plateau aux Egyptiens en expulsant trois joueurs algériens. Malgré tous ces agissements incorrects, le respect de l'hôte est sacré pour les Algériens qui l'ont montré chaque fois par des actes concrets.