Le gouvernement comorien a appelé la France à des “négociations franches” sur le statut de l'île française de Mayotte, revendiquée par les Comores. “Nous avons demandé à la France des négociations franches sur la question de Mayotte, elle n'a pas encore donné sa réponse”, a déclaré, au cours d'une conférence de presse, mardi, le ministre des Relations extérieures, Fahmi Saïd Ibrahim. Mayotte “est une terre comorienne”, et “toutes les résolutions des Nations unies ne l'ont jamais démenti”, a affirmé M. Fahmi. L'île de Mayotte a choisi de rester française en 1975 à l'issue d'un référendum aux Comores, archipel de l'océan Indien qui regroupe les trois autres îles, Grande Comore, Anjouan et Mohéli, qui, elles, avaient opté pour l'indépendance. En mars 2009, Mayotte avait décidé, au cours d'un référendum (avec 95,2% de “oui”), d'acquérir le statut de département français, suscitant un vif mécontentement des autorités comoriennes. Le président comorien Ahmed Abdallah Mohamed Sambi a proposé une cogestion de l'île, “un pays, deux systèmes”, dont la durée serait à déterminer, a rappelé le chef de la diplomatie comorienne. Celui-ci s'est dit confiant puisque “la France vient d'accepter le principe d'une cogestion avec Maurice de l'atoll de Tromelin”. “Le président (français) Nicolas Sarkozy a été induit en erreur” en engageant Mayotte sur la voie de la départementalisation, a estimé M. Fahmi, alors qu'“aucun de ses prédécesseurs n'avait franchi ce pas”. “Le président Sambi n'est pas anti-français (...). La France est un pays ami, nous avons besoin d'elle, mais la France doit accepter que Mayotte est comorienne, il y va de l'intérêt de nos deux pays”, a-t-il ajouté.