C'est à Taghit, dans la wilaya de Béchar, qu'a eu lieu le tournage de Djeha, le retour, une série de 11 épisodes qui met en scène le personnage mythique de Djeha. Porté par Hakim Dekkar et après six années d'absence, Djeha fait son grand retour à la télévision, tous les jours sur A3, à 23h. Liberté : Djeha fait son grand retour à la télévision après 6 années d'absence avec seulement 11 épisodes, pourquoi ? Hakim Dekkar : On devait faire à l'origine 20 épisodes ; faute de temps, nous n'en avons fait que 11. Chaque épisode fait environ 50 minutes, c'est énorme, c'est l'équivalent de onze téléfilms. Cette série, ce n'est pas une simple série de sketchs, c'est un feuilleton qui demande énormément travail et de moyens. De plus, la particularité cette année, c'est que nous avons tourné à Taghit, une ville extraordinaire, mais aussi loin de la capitale, ce qui explique la réduction du nombre d'épisodes prévus au départ. Quelles sont les nouveautés de la série par rapport aux saisons précédentes ? Cela fait six ans que nous n'avons pas travaillé sur le personnage de Djeha, la dernière saison remonte à 2004, une année où Djeha a eu deux grands prix au Festival du Caire. Ce qu'il y a de nouveau pour le retour de Djeha, c'est tout d'abord, le décor ! Nous avons tourné à Taghit pour montrer qu'en Algérie, nous avons de beaux décors, que nous avons un pays superbe. Autre nouveauté, nous avons travaillé avec une centaine de comédiens, dont 40 connus à l'échelle nationale, nous avons travaillé avec des comédiens du Sud, de Béchar, d'El-Bayadh, de Tindouf, d'Annaba, d'Alger, une véritable mosaïque de visages. Nous avons voulu montrer aussi nos performances d'un point de vu technique dans le but d'apporter à la série un côté fantastique, comme par exemple au moment où Djeha voyageait dans le temps pour écrire une page de l'histoire. Comment définiriez-vous la série ? Humoristique ? Historique ? Djeha est une série qui se déroule dans le passé, un passé lointain, c'est aussi une série humoristique et dramatique aussi parce qu'on ne fait pas dans le burlesque ! Djeha est un personnage intelligent, cultivé, on peut le comparer à Robin des Bois… Il lutte contre les forces du mal représentées par les commerçants ou l'ignorance. Djeha est un personnage légendaire, nous avons voulu lui donner une dimension de leitmotiv, rien à voir avec le Djeha oriental débile sur les bords, on le voulait bien de chez nous, un homme, un vrai, qui aime sa patrie, fidèle à sa femme, fidèle même à son âne. Dans la série, on a ramené des personnages historiques qui n'auraient pas pu se rencontrer en temps normal, tels que : Abderrahman ben Khaldoun, Abderrahmane El Mejdoub, Khdaoudj El Amia, Tinhinane. On a voulu mettre en avant toute cette histoire, toutes ces légendes avec Djeha. Quels sont vos projets ? Souhaitez-vous continuer avec Djeha ou faire tout autre chose ? J'ai beaucoup de rêves, je voudrais faire deux films, le premier sur l'euthanasie et le commerce des organes, le second, dédié aux enfants. Concernant Djeha, si la télévision algérienne trouve que la série est bonne, que le produit a réussi, alors j'attends d'elle une demande pour que le feuilleton soit reconduit.