Réagissant pour la première fois à l'affaire dite de la mosquée d'Aghribs, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) a rendu publique, hier, une déclaration par laquelle il remet les pendules à l'heure quant aux tenants et aboutissants de ladite affaire. Pour le RCD, “les villageois d'Aghribs, par dignité et parce que meurtris par le terrorisme islamiste, fruit du salafisme et du wahhabisme, se sont mobilisés pour faire barrage à l'insidieuse pénétration de la nébuleuse islamo-terroriste”. Le bureau régional du RCD rappelle la grandiose fête de l'inauguration, le 5 août, de la mosquée ancestrale, Sidi-Djaffar, transformée en un véritable joyau grâce à la volonté de la population locale. “Le RCD, première force politique dans la région, s'est naturellement solidarisé avec les citoyennes et les citoyens pour refuser l'envahissement par un pseudo islam, en réalité d'importation, au détriment du nôtre, ancestral, synonyme de paix, de tolérance et de pardon”, ajoute le document du RCD pour qui les partis qui se sont déjà positionnés pour le salafisme en Kabylie “font partie de la nébuleuse islamiste porteuse du projet de Saint-Egidio”. “Leurs autres alliés naturels les rejoindront sûrement, dans les prochains jours, pour crier avec les loups”, anticipe, d'ores et déjà, le même parti. Comme le président du BR de Tizi Ouzou, les villageois d'Aghribs se demandent, par ailleurs, si les milliers de femmes et d'hommes qui ont pris part à la fête du 5 août, rien que pour rejeter définitivement le projet d'implantation d'une seconde mosquée à quelques mètres de celle de Sidi-Djaffar, n'ont pas suffi pour mettre un terme aux amalgames politiciens. L'on se souvient toujours de cette phrase prononcée à l'occasion de l'un de ces conclaves tenus dans la mosquée même de Sidi-Djaffar, les mois de janvier et février derniers, et auxquels avaient pris part quelque 50 comités de village venus d'Aït Jennad, Iflissen, Aït Ghobri, Aït Yedjer, Maâtkas et divers autres villages de Kabylie. “Si le comité de mon village décide, un jour, à une simple majorité, de brûler ma propre maison, je vous assure, mes frères, que je serai le premier à y mettre le feu...”, avait déclaré un des participants. Sur ce, l'ensemble des comités décidèrent, unanimement, après quelques moments de débat restreint, de l'arrêt dudit projet en invitant l'assistance et les membres de l'association religieuse, partis avant la fin de la rencontre, à se plier à la volonté du village. Inutile donc de tenter de faire croire, comme le font certains, que l'annulation du projet de construction d'une nouvelle mosquée va à l'encontre de la volonté de la population.