C'est la proposition qui a été faite, hier, par l'instance suprême du parti entre deux congrès et adoptée par l'ensemble de ses membres en attendant la tenue du congrès extraordinaire. Le comité central du FLN, qui a décidé de laisser sa session ouverte pour se réunir en cas de situation d'exception, a terminé ses travaux, hier, à la mi-journée, à l'hôtel Riadh de Sidi-Fredj. Si, comme attendu, ses 250 membres présents se sont mis d'accord sur la candidature du secrétaire général du parti, Ali Benflis, à la prochaine élection présidentielle, ils ont jugé nécessaire que celle-ci soit entérinée par le congrès extraordinaire, dont la date de déroulement sera décidée par l'ancien Chef du gouvernement au moment opportun. Ce qui est sûr, c'est que ce rendez-vous, important dans la vie du parti, interviendra, comme Ali Benflis l'a annoncé, “très prochainement". Toutes ces décisions ont été bien sûr adoptées à l'unanimité, par le comité central dont les membres se sont constitués dès le premier jour en deux commissions : organique et politique générale. Leurs travaux qui ont été clos, hier, dans la matinée, et ont donné, en fin de compte, naissance à trois résolutions qui n'ont pas eu du mal à être entérinées par la plénière. Il s'agit de deux résolutions portant sur l'organique et la politique générale et la troisième, qui revêt un caractère spécial, est consacrée à la tenue du congrès extraordinaire et à la candidature de Benflis à la prochaine élection présidentielle. Ce texte approuvé, lui aussi à l'unanimité, indique que le secrétaire général du FLN rempli, pour l'échéance électorale de 2004, “toutes les conditions constitutionnelles, politiques et légales, pour postuler à la magistrature suprême. Tel est le vœu et le souhait de tous les militants et de toutes les instances du parti”. Et c'est pour ces raisons, que le comité central propose sa candidature au congrès extraordinaire, comme le veulent les statuts adoptés lors du VIIIe congrès. Cette instance, qui n'a pas perdu de vue les agissements des acteurs des tentatives du coup de force contre le FLN, regrette “la déviation de quelques cadres du parti qui ont fait prévaloir leur égoïsme en prêtant allégeance à certaines parties en tombant dans la pratique du mercenariat”. Le comité central dénonce, par ailleurs, “le comportement de certains cercles de l'administration et leur tutelle politique qui font fi des lois du pays, abusent du pouvoir et piétinent les règles morales de la pratique politique noble”. En considérant que “ses agissements ont pour objectif de porter atteinte à la stabilité de toutes les formations politiques”, l'instance suprême du FLN estime que le clan présidentiel “continue à attenter à l'activité partisane, en exerçant des pressions sur les élus du parti à tous les niveaux, de l'APC au Parlement, et même les cadres de l'Etat n'ont pas été épargnés”. Ali Benflis, qui a clôturé, hier, les travaux de la session du comité central, a souligné, dans une brève allocution, qu'“à travers ces pratiques, c'est l'image de l'Algérie qui en pâtie aussi”. Lui qui qualifie “le mouvement de redressement”, animé par les proches de Bouteflika d'“hors la loi”, appelle ses militants à “la résistance” et à la vigilance devant ces tentatives de déstabilisation du parti. Ce dernier, ajoute-t-on dans la résolution politique, “de concert avec les autres forces politiques, éprises de démocratie et du pluralisme, sauront faire face aux acteurs de ces basses besognes et de ce complot”. Le comité central ne va pas par trente-six chemins pour mettre en garde contre “l'utilisation de l'administration qui se devait d'être neutre à des fins douteuses qui porteront sans doute atteinte à la crédibilité de l'Etat algérien”. Le FLN qui mesure, en effet, la gravité de la situation, appelle ses parlementaires à “plus de vigilance dans le traitement des dossiers qui leur seront soumis pour faire rater l'occasion devant ceux qui veulent marginaliser les institutions et passer outre la représentation populaire”. “Quoi de plus normal dans une démocratie qu'un Parlement contrôle la gestion d'un gouvernement, ou une justice soit indépendante et à l'abri de toute influence ?”, s'interrogera, en effet, Ali Benflis qui dit qu'il n'accorde aucune importance au “mouvement de redressement”, mais n'acceptera en “aucun cas, les dépassements”. Mettant en exergue la déliquescence de la gestion des affaires de l'Etat, le chef du FLN ajoutera que le gouvernement d'un pays ne demande pas plus que le bon sens. Le patriotisme, aujourd'hui, lancera-t-il, “c'est la démocratie, c'est la liberté d'expression”. Ali Benflis avouera, en effet, qu'il a envie “de prendre tout de suite la pelle et pioche pour travailler notre pays”. S. R.