Le congrès des redresseurs, les élections sénatoriales et le procès contre le 8e congrès seront passés en revue. La programmation d'une réunion extraordinaire du bureau politique du parti majoritaire, pour dimanche prochain, annonce véritablement un avant-goût d'un autre coup de théâtre même s'il est encore tôt, voire même tendancieux, de se prononcer sur «le sort réservé» au 8e congrès. Depuis le début de la crise qui secoue le FLN, la seule réunion extraordinaire qu'a eue l'instance suprême du vieux parti a eu lieu à la veille de la tenue du congrès extraordinaire. Il convient de rappeler que l'organisation du congrès, ayant fait que M.Benflis soit le candidat du FLN à la présidentielle de 2004, a été interdite par la chambre administrative de la cour d'Alger. La décision de la cour d'Alger qui devait entrer en vigueur le 4 octobre a été contournée par les pro-Benflis qui ont organisé leur congrès extraordinaire le 3 octobre au sens le plus large du terme. Depuis sa création officielle, le 1er novembre 1954, c'était le premier congrès que le FLN a eu à organiser au sein même de son siège. Pour ce dimanche, à l'ordre du jour de la réunion du BP, élargie aux mouhafedh, est inscrite «la situation politique nationale». Il est vrai que comme formulé, l'ordre du jour semble trop vague, mais à bien observer les rendez-vous qui vont caractériser la dernière quinzaine du mois en cours, l'on comprend que la situation politique mérite effectivement d'être observée. Cela sans compter que des événements sous-jacents, non annoncés, tissés dans l'ombre ou tenus secrets jusqu'à la dernière minute peuvent intervenir durant la même période. Pour le FLN, il y a d'abord le procès qui doit statuer sur l'invalidation ou non du 8e congrès. Ce contentieux judiciaire opposant la direction légaliste au mouvement de redressement est capital pour la suite des événements pour les deux protagonistes. Benflis, qui se déplacera jeudi à Sétif et à Oum El Bouaghi dans le cadre de ses meetings hebdomadaires, compte doper le moral de ses troupes à travers, notamment, un verdict favorable à l'issue de ce procès. Mais avant même ce dénouement, extraordinairement l'instance suprême du parti se réunit, laissant transparaître une incertitude quant à une issue positive du procès. Cette appréhension semble d'autant plus plausible quand certains membres de la direction du FLN annoncent, d'une façon presque sûre, une autre réunion extraordinaire du comité central, cette fois-ci dans les jours à venir, sans préciser la date exacte. Le deuxième événement politique qui retiendrait l'attention dans la réunion de dimanche, c'est incontestablement le congrès réunificateur qui s'apprêtent à organiser leurs adversaires. Désormais, au sein de la direction légaliste, la donne du «mouvement de redressement» minimisée par stratégie ou par mégarde est à prendre au sérieux. Encore une fois des indiscrétions avancent la date de ce «congrès réunificateur» juste après le sommet de l'UMA, ce que récuse M.Daadoua. «Aucune date n'est fixée à ce jour pour la tenue du congrès», a-t-il indiqué hier. Les élections sénatoriales qui se dérouleront à la fin de ce mois retiendront également l'attention lors de la réunion du BP. «Nous avons élu dans la transparence totale des représentants du parti au niveau de toutes les wilayas en plus des superviseurs sur place», a affirmé le porte-parole du FLN, Adeslam Medjahed qui «espère que le FLN décrochera un représentant dans chaque wilaya». Aussi bien pour la direction légaliste que pour les redresseurs, ces élections constitueront un véritable tableau de bord pour la suite des événements. Enfin, le conseil national du RND, qui, lui, se tiendra jeudi, sera évoqué même implicitement dans la réunion du bureau politique du FLN. Des indices indiquent que le parti d'Ouyahia soutiendrait la candidature de M.Bouteflika pour glaner un second mandat. Si le RND se prononce lors de son conseil national, cela rendra quasi officielle la candidature de M. Bouteflika à la présidentielle de 2004. Il faut dire que jusque-là ce dernier ne s'est pas officiellement prononcé sur la question. Une éventualité qui appellerait évidemment le parti de Benflis à réévaluer sa stratégie ou à passer la vitesse supérieure dans sa campagne sur le terrain jusque-là limitée à la structuration organique.