Le groupe terroriste auteur de l'assassinat justifie son acte par une grande opération que l'armée algérienne s'apprêtait à engager pour la libération de l'otage. Les terroristes de l'Aqmi au Sahel viennent d'exécuter un otage algérien qu'ils détenaient depuis l'embuscade tendue aux GGF à Tinzaouatine et qui a coûté la vie à onze éléments de ce corps à la fin du mois de juin dernier. Guide, ce douanier à la retraite, a été pris en otage suite à l'embuscade. L'information de son exécution a été donnée à travers une revendication du groupe terroriste. Paradoxalement, cet odieux crime intervient deux jours après la libération des deux otages espagnols contre une rançon estimée entre 7 et 8 millions d'euros. La veille de la revendication, un kamikaze avait essayé de faire exploser sa voiture à l'entrée d'une caserne militaire. L'Aqmi justifie son acte par la préparation d'une grande opération par l'armée algérienne contre elle. Est-ce à dire, dans ce cas, que le groupe terroriste dispose d'un réseau de renseignement si large et performant au point d'infiltrer les centres de décision de l'ANP ! Avec un tel atout, toute la zone du Sahel et de l'Afrique du nord serait déjà rasée et l'Aqmi “défoncerait” les portes de l'Europe. Une telle capacité de destruction conjuguée à l'instinct dévastateur des terroristes qui ne respectent aucune valeur, le monde serait depuis bien longtemps réduit en cendres. Si ce n'est de la fantaisie faite pour créer un impact médiatique, comment expliquer alors que les services mauritaniens aient, avec autant de facilité, eu vent de la préparation d'une attaque avant d'enclencher la riposte avec le commando français qui s'est soldée par l'élimination de six terroristes en territoire malien ? Subsiste cependant un léger doute quant à une possible manipulation pour ne pas dire carrément une implication des services étrangers des éléments de l'Aqmi. Une hypothèse qui n'est pas à écarter d'autant plus que pour des intérêts, bien de pays occidentaux ont soutenu d'une manière ou d'une autre bien de rebellions, des oppositions armées qui se sont avérées être des groupes terroristes. Les terroristes islamistes sont souvent manipulés au gré de stratégies n'ayant généralement pour but que la déstabilisation des pouvoirs en place et l'accaparement des richesses des pays ciblés. Le maintien de zones de tension en Afrique, particulièrement dans des pays regorgeant de richesses naturelles, en est une “cinglante” preuve. Malheureusement, le même procédé est utilisé dans cette gestion douteuse de la question terroriste. Par ailleurs, si le paiement “hypocrite” de rançons fait théoriquement pour calmer les preneurs d'otages, du moins pour un certain temps, il n'en est pas de même avec les extrémistes islamistes dont les ambitions et surtout les objectifs reposent exclusivement sur l'exclusion de l'autre, l'élimination et l'anéantissement de tous ceux qui ne partagent pas leur vision ou dessein. Ils viennent d'en apporter la preuve. Non seulement parce que, et jusqu'à preuve du contraire, ces extrémistes radicaux ne croient en aucune trêve, mais représentent une menace permanente pour la stabilité des régions où ils s'implantent. Continuent-ils d'ailleurs de menacer même les pays ayant payé les rançons. Cela contribue à les renforcer et à renforcer leurs capacités de recrutement et à s'approvisionner en armes et munitions. Le récent épisode du détenu sahraoui dont la libération a constitué avec la rançon les conditions de libération des deux otages espagnols qui n'aurait, selon ses dires, aucune relation avec l'Aqmi, complique encore davantage la lecture. L'Europe se barricade derrière ses frontières, paye les rançons pour libérer ses ressortissants otages mais elle ne contribue pas pour ainsi dire à la lutte contre le terrorisme. Bien au contraire, elle contribue à augmenter le niveau de la menace par le renforcement de ses moyens de frappe. L'Aqmi vient-elle, d'ailleurs, à peine deux jours après la libération des deux otages espagnols, de lancer son message macabre. Une exécution et une tentative d'attentat kamikaze !