L'alimentation de la ville de Tamanrasset en eau potable à partir d'In-Salah, sur une distance de 750 km et avec une capacité, à sa première phase, de 50 000 m3/jour reste, à bien des égards, le mégaprojet tant attendu pour sédentariser la population et étancher sa soif. Une capacité qui, en atteignant les 100 000 m3/jour à l'horizon 2050, sera largement suffisante pour couvrir les besoins de la ville de Tamanrasset ainsi que ceux des centres situés le long du transfert estimés à 90 000 m3/jours pour une population de 340 000 habitants, indique le directeur du projet, Hidouci Lies, en expliquant que “les champs de captage des eaux se situant à 70 km au nord d'In-Salah comprennent actuellement 24 forages de 600 mL de profondeur chacun avec un réseau de collecte d'un linéaire totale de 100 km, un réservoir de tête de 50 000 m3 et un réservoir d'une capacité de 2 000 m3 entre chaque deux forages. En raison de la distance qui sépare le lieu de captage et la destination finale de ce précieux liquide, le transfert d'eau vers le chef-lieu de wilaya a nécessité 1 258 kilomètres de conduites, répartis en 214 kilomètre en écoulement gravitaire (de 1200 à 1 400 mm de diamètre), et 1 044 kilomètres (deux fois 522) en refoulement de 700 à 900 mm de diamètre. Le pompage a également nécessité 6 stations équipées chacune de 3 groupes motopompes, diesel convertible au gaz naturel, dont un groupe de secours. La première station de pompage est située à quelque 214 kilomètres des chants captant. L'eau, une fois à Tamanrasset, devra être déminéralisée. Et pour ce faire, une station de déminéralisation d'une capacité nominale de 100 000 m3/jour, est mise en place, en plus d'un centre de contrôle et d'un réservoir d'arrivée de 50 000 m3”. Les premiers essais, rassure M. Hidouci, se feront à partir du mois de novembre prochain et, sauf impondérable, le projet sera livré le 1er trimestre 2011, soit dans les délais contractuels. Il a affirmé à ce titre que les deux premiers lots de conduites seront respectivement réceptionnés en octobre et novembre prochains. Le restant du projet sera réceptionné en janvier et février 2011 y compris les différentes stations de pompage. Les travaux de 24 autres forages seront lancés bientôt, souligne-t-il au passage, non sans signaler que deux puits d'essais ont été déjà réalisés et dans lesquels on a obtenu une moyenne de 50 litres/seconde, soit le double de la norme qu'est déterminée à 25 l/s. La réalisation d'une unité de dessalement est aussi prévue vu le taux élevé de la salinité d'eau des forages. Evoquant les difficultés rencontrées dans la canalisation, notamment du fait de la nature rocheuse du terrain, il a souligné que les entreprises chargées du projet avaient eu recours aux explosifs pour dégager les bouchons rocheux gênant la pose des conduites. Quant aux retards accusés, elles sont contraintes de mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu et du coup livrer ce grandiose projet, ayant coûté une enveloppe financière de 197 milliards DA dinars, dans les délais impartis” insiste-t-il. Pour ce qui est de l'emploi, il convient de noter que 3 792 postes ont été créés dont 2 547 par l'entreprise algériennes Cosider et les 1 245 autres par les trois entreprises étrangères, à savoir chinoise, française et suisse.