La commission d'ouverture des plis de l'Algérienne des eaux (ADE) vient de sélectionner les entreprises éligibles à la réalisation de 1259 km de conduites destinées au projet de transfert des eaux souterraines d'In Salah vers Tamanrasset. Sur les 16 soumissionnaires préqualifiés techniquement, 6 seulement sont restés en course pour la réalisation de ce mégachantier. C'était à l'occasion de l'ouverture, lundi, des plis des offres financières par ladite commission, en présence des représentants des entreprises soumissionnaires. Les sociétés retenues jusque-là sont : l'entreprise chinoise China Petrolum construction, le groupement CGC/Sinopec (Chine), le groupement Andrade Gutierrez (Brésil) et Zagope/Monteadriano (Portugal), le groupement Cosider (Algérie) et Zahkem (Liban), Erciyas (Turquie), le groupement algéro-portugais ETRHB/Teixiera Duarte ainsi que l'entreprise russe Stroystrangaz. Sur ces 6 entités sélectionnées, l'ADE doit, selon une source du ministère des Ressources en eau, choisir au moins 3 entreprises devant réaliser le volet conduite subdivisé en trois lots (le 1er de 414 km, le 2e de 383 km et le 3e de 462 km). Pour décrocher un de ces marchés liés au volet conduite, l'attributaire, selon le directeur de l'ADE, Abdelkrim Mechia, doit satisfaire certaines exigences, notamment celle « d'avoir réalisé quelque part dans le monde, durant les cinq dernières années, 3 projets similaires d'une longueur de 200 km chacun au moins ». Les travaux de réalisation de cette partie du projet devront, selon la source du ministère, commencer en avril prochain. « C'est un projet urgent », a précisé notre source. « Les offres des soumissionnaires écartés ont été jugées inéligibles par la commission d'évaluation de l'ADE parce qu'elles ne répondaient pas aux spécificités techniques des cahiers des charges et à la note requise qui est de 83/100 », a-t-on précisé. Devant être réalisé sur une distance de 750 km, ce chantier, qualifié de « projet de siècle », a été subdivisé en 7 lots. Si la partie concernant la réalisation des 24 forages au niveau des Albien du Sud a été déjà confiée à l'entreprise chinoise CGCOC, il reste encore d'autres marchés à attribuer. Il s'agit de la mise en place de 6 stations de pompage (les offres sont en cours d'évaluation), la réalisation de réseaux de 100 km de conduites, 8 châteaux d'eau et un réservoir de 50 000 m3. A ces derniers, il faut ajouter la construction d'une station de déminéralisation d'une capacité de 100 000 m3/jour et d'un réservoir terminal de 50 000 m3. Inscrit en été 2006, ce projet coûtant environ 1,3 milliard de dollars devra satisfaire les besoins en eau potable de la ville de Tamanrasset et sécuriser toute la région de l'Ahaggar (230 000 habitants). Une fois terminé, « soit 30 mois après le début des travaux », ce projet permettra de transférer quotidiennement 50 000 m3 d'eau avant de passer, à l'horizon 2025, à 100 000 m3. En sus de l'alimentation en eau de cette région, la réalisation de ce chantier permettra, selon les autorités, « la création de nouvelles villes tout le long de son tracé ».