Magasins, réseaux de boutiques et centres commerciaux où se mêlent les homonymies que confère la multiplicité des statuts, toutes les formes sont bonnes pour s'implanter dans le marché, celui de l'habillement et de la confection en particulier. On y entre par curiosité et on en ressort avec beaucoup plus de questions qu'à l'entrée. Partout, un point commun, l'habillement pour bébés et enfants en bas âge, horriblement cher, sauf un peu moins au Printemps pour les tous petits, qui a une réputation et une longue tradition de plusieurs années. Le Printemps se distingue quand même par une longue tradition dans la grande distribution, avec une organisation horizontale et verticale et ses centrales d'achat performantes, qui battent le pavé dans le monde entier, en permanence. Sinon, des petits ensembles sans pantalon, autour de 3 000 dinars et plus de 4 200 avec. “On ne refuse rien au petit ou à la petite, surtout quand c'est le premier”. Mis à part le Printemps, Griffa se signale par la gamme moyenne en direction des bourses moyennes où les prix ne sont pas donnés, et dont ressortent rapidement les clients aux revenus modestes après avoir consulté les étiquettes : l'orientation est aux boutiques dans les avenues commerçantes du Centre, et aux produits féminins et enfantins, des postes de dépenses réputés moins regardants. Ce n'est pas le cas de Areej Shopping qui a décidé de frapper haut et fort avec des magasins aux allures de centres commerciaux à plusieurs étages. Tout comme le Printemps, Areej qui est un organisme bien implanté aux émirats arabes unis, a une certaine expérience locale bien que courte mais dispose d'un atout, avec ses propres designers, une certaine recherche dans la présentation et beaucoup de produits de qualité mais les prix sont encore hors de portée des bourses de petite et moyenne dimensions, surtout pour les enfants. Apparemment, Areej cherche encore un créneau où il pourrait s'enraciner dans l'habillement, mais semble plus à l'aise dans ses produits plus traditionnels, linge de maison, bagagerie, produits de toilette et de beauté, électroménager, articles de plage, entre autres. L'habillement pour adultes y fait l'objet d'une grande attention du côté des prix, tandis que celui réservé aux enfants se situe dans une fourchette plus élevée qu'au Printemps, (pantalon blue jean à 1 550 DA, ensemble chemise et pull ou veston à 2 200 DA. Pour habiller de pied en cap un enfant de plus de six ans, il faut compter au moins 6 000 dinars, cartables (à partir de 500 DA) et tabliers scolaires (à partir de 550 DA pour les garçons et 650 pour les filles) compris. À Espreno, qui est implanté dans cinq lieux différents à Alger, mais aussi à Constantine et Tizi Ouzou notamment, il s'agit d'une Eurl qui n'a pas encore trouvé ses marques et qui les cherche véritablement. On y aperçoit aisément un certain manque d'expérience dans la tenue des locaux, la présentation de vêtements défraîchis à peine sortis des containers, une certaine confusion dans la mise en œuvre des réductions affichées au-dessus des rayons, pour tel produit mais pas pour un autre. K&M se fait représenter par une boutique qui aurait repris le créneau auparavant occupé par Kiabi, mais la superficie y est très réduite et le choix, bien que varié, reste soumis à l'inconvénient des flux tendus (zéro stock) et, par conséquent, à l'indisponibilité de trouver la taille qu'il faut pour l'enfant qu'il faut. À la boutique de K&M, rue Didouche-Mourad à Alger, il se dégage une impression de liquidation de stocks. Dans tous les cas de figure, d'abord un rush qui n'est pas conforme aux attentes traditionnelles en ces périodes, et malgré les nombreuses étiquettes (jusqu'à trois ou quatre) qui accompagnent tous les produits, des mentions incompréhensibles et aucune indication de l'origine du produit, de son fabricant, du pays d'origine ou même de la contenance du produit en divers tissus synthétiques : à peine des termes en italien ou turque ou d'autres que l'on devine, asiatiques ou extrême-orientaux (Chine, Inde). Enfin, beaucoup de ces produits, les mêmes à 100% se retrouvent moins chers dans des marchés de la capitale (El-Biar, Ben Aknoun, rue Amar-El-Kama (ex-rue de Chartres) et rue Bouzrina (ex-rue de la Lyre) se retrouvent à des prix moins chers. “Pour moins dépenser d'argent, il faut quand même dépenser du temps”, s'écrie, excédé, un père de famille, visiblement de condition modeste, entouré de trois enfants.