Selon les commerçants, les autorités locales auraient promis d'opérer des changements après les élections dans la gestion du centre commercial, qui fonctionne au ralenti depuis son ouverture en 2002. Le centre commercial Saïd Touati de Bab El Oued continue à fonctionner au ralenti. La plupart des boutiques (plus de 200) ne sont pas encore exploitées, et les couloirs d'accès baignent dans le noir à cause de l'absence de l'éclairage. Cette situation de léthargie a été relevée par les commerçants eux-mêmes, sans que la wilaya apporte les changements appropriés. «On nous dit que la wilaya est occupée actuellement à préparer l'élection présidentielle et qu'elle s'occupera du centre commercial une fois l'élection passée. C'est en tous les cas ce que nous espérons et ce que nous attendons depuis quelques années déjà», affirme un boutiquier. Dans le centre, le seul changement apporté concerne la fermeture, à midi, de l'un des deux portails qui donnent sur le quartier Climat de France (Oued Koriche). Le dernier étage du marché est resté tel quel. Les 59 carreaux, destinés initialement à la vente des fruits et légumes, ont été gagnés par la moisissure à cause de la stagnation des eaux pluviales et l'utilisation des lieux en guise de toilettes. Les pluies qui tombent de temps à autre inondent le dernier étage qui n'est que partiellement couvert. La toiture (des bâches) est découpée en morceaux sous l'effet du vent, et le gérant (la Régie foncière, service de la wilaya) ne s'empresse pas de la remettre en état. Même s'il n'est pas inexploité, l'étage en question reçoit tous les déchets solides générés par l'activité abritée dans l'étage inférieur. A ce niveau, plusieurs jeunes femmes de Bab El Oued se sont arrangées pour ouvrir des boutiques de coiffure pour dames ou de confection d'habits traditionnels féminins. En descendant plus bas, les visiteurs sont obligés de se déplacer dans le noir. Depuis le début 2008, Sonelgaz avait coupé le courant, suite à des factures impayées (360 000 DA), et les locataires ont piraté le réseau électrique afin d'éclairer leurs magasins. Les boutiques inoccupées ont été transformées en annexes ou en dépôts aux magasins en activité. Dans une déclaration faite au Temps d'Algérie, le gérant (représentant de la Régie foncière de la ville d'Alger) a indiqué que la gestion de la structure était des plus difficiles et que le manque d'exploitation perdurait depuis 2002, année de l'ouverture du centre. Le centre commercial a été aménagé dans les locaux d'un parking, toujours en exploitation dans les étages inférieurs du bâtiment, pour le recasement des vendeurs du bazar, emporté par les inondations de novembre 2001 qui ont dévasté une bonne partie de Bab El Oued. Le marché des fruits et légumes (dernier étage) n'a jamais été inauguré parce que les carreaux avaient été attribués à des commerçants qui travaillaient dans l'habillement. S'agissant des autres locaux inexploités, le gérant a rappelé que la plupart des bénéficiaires de décision d'affectation avaient changé d'adresse. Il y a parmi eux ceux qui se sont établis à Birkhadem, Réghaïa, Kouba ou à Mohammadia. Les concernés ont signé en 2002 des conventions s'étalant sur une période de 10 ans avec l'Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU) qui gère le parking, à raison d'un loyer de 6000 DA par mois. Depuis mars 2008, ce loyer a été ramené à 1500 DA/mois, sans que cela change quoi que ce soit pour le moment. La comptabilité du centre croule en fait sous les dettes et les arriérés de loyer non versés à ce jour. Pour boucler la boucle, les services de l'APC de Bab El Oued ont aménagé une cinquantaine de nouveaux locaux dans le périmètre du centre commercial. Ces locaux sont prêts à l'exploitation depuis plusieurs mois.