La section communale RCD de Béjaïa vient de dénoncer énergiquement la léthargie qui frappe sa commune en matière de développement socioéconomique. Dans une longue déclaration de la section du parti de Saïd Sadi, cette dernière brosse un tableau des plus sombres de la situation sociale et économique de sa commune. Tous les secteurs de développement ont été passés au crible par les rédacteurs du document. De l'habitat à la santé en passant par l'agriculture, l'enseignement et l'investissement, le RCD a “décortiqué” les situations dans lesquelles ils pataugent. “La zone industrielle, la zone de stockage, la zone d'activité et les zones potentielles mutées en zones d'habitats, ne répondent pas aux moyens de nos concitoyens, la préférence va aux promotions immobilières. On spécule sur le foncier industriel au détriment des unités économiques”, souligne le document du RCD. Pour ce dernier : “La reconversion éventuelle exige de tenir compte des besoins urgents en infrastructures publiques telles que bibliothèque, musée, structures sanitaires…” En matière d'habitat, les rédacteurs de la déclaration soutiennent que la dernière attribution remonte à 2001 et que le cumul est explosif. Le secteur de la santé n'est pas en reste puisque, pour le RCD, c'est un secteur aussi “mal loti, ses infrastructures sont dépassées (…) l'absence d'un CHU ne permet pas de disposer d'un personnel plus qualifié pour une meilleure prise en charge médicale”. La rentrée universitaire qui pointe son nez inquiète le RCD en raison “de l'insuffisance de structures d'hébergement des étudiants nouvellement inscrits”. Comme pour le CHU, le RCD s'interroge sur le projet de la pénétrante sur l'autoroute Est-Ouest. Dans le domaine culturel, le RCD estime que la municipalité est prise en otage. Il en veut pour preuve le Festival de la chanson amazigh qui “n'est pas institutionnalisé à l'image d'autres festivals d'autres régions”. “Béjaïa, ville millénaire, est aujourd'hui otage d'une gestion médiocre. L'absence de vision joint à la mauvaise volonté politique en fait une simple cité dortoir”, conclut avec regret la déclaration du RCD, sans omettre d'interpeller les pouvoirs publics à mettre fin “à la marginalisation et à promouvoir un développement harmonieux”.