La section du RCD Berriane déplore, dans une déclaration rendue publique hier, « les sanglants et tragiques événements opposant les deux communautés rivales, à savoir les arabophones locaux et les mozabites ». Réitérant son appel au calme et à la sagesse, la section locale du RCD dénonce le « laxisme de l'Etat », illustré, selon les termes du communiqué, par « la lenteur dans l'intervention des forces de l'ordre ». Tout en saluant les efforts de ceux qui contribuent pour le retour au calme rapidement, les membres de cette section préviennent quant au danger que peut présenter « la faillite de l'Etat dans sa mission d'assurer la sécurité des citoyens ». Les animateurs du RCD se disent cependant « convaincus » que les communautés composant le tissu social de Berriane n'ont d'autre choix que de vivre ensemble en paix. Pour ce faire, ils estiment qu'il est « indispensable et primordial » de commencer par « la dénonciation du (des) criminel(s) et sa (leur) traduction devant la justice pour que justice soit rendue ». Condamnant « ces actes de violence », la section locale du parti de Saïd Sadi rappelle l'importance du « respect des droits humains, notamment le droit à la différence ». Ainsi, pour les représentants locaux de ce parti, l'Etat est tenu d'œuvrer, plus que jamais, pour une solution durable de cette crise qui permettra un retour définitif de la paix et de la sécurité dans toute la vallée du M'zab. La solution, aux yeux des responsables locaux du RCD, doit impérativement passer par la mise en place d'une commission d'enquête indépendante pour déterminer les causes réelles qui ont provoqué ces événements, la prise en charge de tous les blessés physiques et psychotraumatiques de la famille de la victime avec le jugement des auteurs de l'assassinat. Aussi, la section locale du RCD demande à l'Etat d'attribuer un logement et une pension permanente aux enfants et à la veuve de la victime. Elle réclame également la mise en place d'un plan socioéconomique « urgent » pour la région afin d'endiguer le chômage et de mettre un terme à la malvie qui alimente la violence. Cela en plus de la nécessité d'installer un poste des forces d'intervention rapide à Kef Hammouda, quartier qui a été le théâtre des dernières violences. Appuyant la demande de la population locale, les animateurs locaux du RCD appellent également au désarmement rapide et total des habitants, la poursuite en justice de tout possesseur d'arme à feu illégale et la lutte permanente contre la prolifération des armements. D'autres points ont été soulignés dans la même déclaration. Il s'agit entre autres de « la reconnaissance officielle et immédiate du rite ibadite au même titre que les autres, son introduction dans le système éducatif, la dénonciation via les médias de la désinformation et la prohibition des fetwas générant la haine contre cette partie du peuple algérien ».