La feuille de route présentée aux directeurs de l'éducation nationale par Boubekeur Benbouzid corrige les lacunes et insuffisances recensées dans toutes les wilayas. M. Benbouzid a convié ses responsables locaux à un dernier rendez-vous avant la rentrée scolaire, prévue lundi prochain. La traditionnelle conférence nationale des directeurs de l'éducation s'est tenue, hier, au siège du ministère en vue de faire part aux directeurs des décisions prises à la lumière de l'analyse des bilans élaborés. C'est ainsi, note un communiqué du MEN, qu'“un programme d'action constituant une feuille de route aussi bien pour les directeurs de l'éducation de wilaya que pour les responsables centraux” a été élaboré et présenté lors de cette conférence. Cette nouvelle feuille de route a été inspirée “des indicateurs de qualités usités par l'Unesco et porte sur des actions à mener à brève, moyenne et longue échéance en vue de corriger les insuffisances et les disparités relevées au niveau intra et inter-wilayas et de mobiliser les énergies de la manière la plus efficiente pour soutenir le processus de progression continue du fonctionnement du système dans la perspective d'atteindre les meilleurs standards mondiaux en matière d'éducation”, précise le communiqué du conseiller à l'information. Vers la révision des rythmes scolaires et lutte contre l'absentéisme La principale décision prise par le ministère de l'Education nationale, et qui ne manquera pas de faire plaisir et aux élèves et à leurs parents, a trait à la révision des rythmes scolaires appliqués depuis quelques années. Parents et enseignants ont assez souvent critiqué la surcharge des matières enseignées et l'emploi du temps des élèves. Une “large réflexion s'inscrivant dans les tendances universelles sera lancée”. Enseignants universitaires, experts, membres de la commission nationale des programmes et des responsables centraux du MEN seront chargés de faire des propositions à même d'assurer une organisation optimale de l'année scolaire en termes d'emploi du temps, de modes de contrôle des connaissances, de répartition du temps de repos… Et à propos de repos, l'école buissonnière ne sera plus permise. De nouveaux mécanismes de lutte contre l'absentéisme aussi bien des élèves que celui de l'encadrement pédagogique et administratif seront mis en place. À leur tête, les cellules de veille qui verront le jour au niveau central et local seront habilitées, vu leurs larges prérogatives dans ce sens, d'agir en concertation avec les structures concernées pour connaître les raisons de ce phénomène et prendre les dispositions idoines. Idem pour le redoublement et le phénomène des déperditions scolaires “particulièrement en inter-cycle qui fera l'objet d'une attention particulière notamment par la mise en veille permanente des structures de coordination et de suivi à tous les niveaux : structures internes des directions de l'éducation, conseils de classe, conseils d'enseignement des établissements et associations de parents d'élèves”. Le ministère de l'Education veut “parer à tout abandon quelles qu'en soient les causes”. Il faut savoir à ce propos que même si le taux de scolarisation en Algérie a atteint les 97, 94%, il subsiste toujours des poches dans les zones à forte activité agropastorale notamment où les enfants sont privés d'école. La feuille de route prévoit de faire le nécessaire en vue d'identifier les causes de la déscolarisation dans certaines régions classées en deçà de la moyenne nationale. Mise à niveau des établissements à faible rendement et refonte des COSP L'autre gros problème est le très faible rendement pédagogique de certaines régions du pays notamment celles du Sud et des Hauts-Plateaux. Des mesures adaptées aux cas spécifiques de ces wilayas seront appliquées en vu d'élever le niveau des élèves. Ces établissements seront parrainés par d'autres plus performants. Il est aussi prévu de mettre un mécanisme de suivi piloté par des inspecteurs centraux du MEN et renforcé par l'implication des autorités locales et de parents d'élèves. L'accent sera mis dans ce sens sur le volet humain via des mesures incitatives pour encourager des enseignants de qualité à exercer dans des zones difficiles. Sur le plan pédagogique, les élèves seront soumis à une évaluation dès les premiers jours de la rentrée scolaire en vue de procéder au lancement des séances de soutien en début d'année, notamment pour les élèves en classe d'examen. Le déroulement des programmes d'enseignement “sera suivi de très près et selon la progression annuelle pour pouvoir procéder aux correctifs nécessaires en temps opportun” Paiement dans les délais des vacataires et suppléants Autres mesures, la généralisation de l'utilisation de l'outil informatique dans la gestion administrative et pédagogique et le mode opératoire de conduite de projets d'établissements. Il s'agit de contrats programmes engageant les chefs d'établissement, les enseignants, les élèves et les associations de parents d'élèves de même que l'environnement immédiat de l'établissement autour d'objectifs de performances mesurables et ordonnés dans le temps. Il est à signaler enfin, note le communiqué du MEN, que M. Benbouzid “a instruit avec insistance” toutes les Directions de wilaya pour assurer dorénavant le paiement dans les délais de rigueur des enseignants suppléants et vacataires ainsi que les enseignants recrutés dans le cadre de l'alphabétisation. Il a réitéré l'interdiction d'exclure les élèves n'ayant pas atteint l'âge de 16 ans et donné instruction d'ouvrir les portes au citoyen et d'être attentifs à ses doléances.