Le sixième round des négociations bilatérales pour l'accession de l'Algérie à l'OMC se tiendra, selon des sources proches de l'Organisation mondiale du commerce, à Genève, dans la deuxième quinzaine de septembre. Ce round se déroulera, souligne-t-on, après la conférence de Cancun (Mexique) des ministres du Commerce des pays membres et ceux candidats à l'accession à l'OMC. Le ministre du Commerce Noureddine Boukrouh conduira la délégation algérienne qui prendra part à cette conférence prévue du 9 au 15 septembre prochains. Les négociateurs algériens et le groupe de travail de l'OMC aborderont, note-t-on, le calendrier de réforme législative et réglementaire ainsi que la situation générale de l'économie nationale. Le groupe de travail algérien exposera, indique-t-on, aux experts de l'OMC les textes de lois et règlements amendés ou révisés par ordonnance présidentielle en juillet dernier. Il s'agit notamment de la loi sur le commerce extérieur, la concurrence, les marques, les droits d'auteur et droits voisins et les brevets d'invention. Ces nouveaux textes de lois amendés par le président de la République, le 19 juillet dernier, figurent, dit-on, parmi les textes législatifs que le gouvernement algérien s'est engagé à mettre en conformité avec les règles de l'OMC. La révision de pas moins de cinq textes de loi par ordonnance présidentielle démontre que le président de la République veut passer à la vitesse de croisière, soulignent certains observateurs, en parachevant les négociations avec l'OMC avant l'ouverture du cycle de négociations de Doha, prévu en avril 2004. Or, une telle entreprise reste tributaire de l'accord préalable des 146 pays membres de l'OMC, puisque “les décisions se prennent par consensus au sein de cette organisation internationale”, précisera un responsable chargé des négociations auprès de l'OMC. Autrement dit, le pays candidat à l'accession ne peut se prononcer sur la date de son adhésion qui reste liée principalement à la satisfaction des conditions fixées par l'OMC, à savoir l'adaptation de sa législation et son économie aux règles et principes de cette organisation. L'accession de l'Algérie à l'OMC, affirmera le conseiller économique du Forum des chefs d'entreprise dans son ouvrage intitulé L'Economie algérienne à l'épreuve de l'OMC, est un processus inéluctable. Plus explicite, il relèvera que “la négociation des termes de cette accession est une étape d'autant plus redoutable qu'elle intervient avec beaucoup de retard et que les demandes de concessions de la part des pays membres sont de plus en plus exigeantes”. Ceci étant dit, les enjeux essentiels de cette accession se trouvent dans la capacité du pays candidat de bien comprendre les règles et faire en sorte que leur nécessaire application serve au mieux ses objectifs de développement économique et social. Mouloud Hedir soutiendra, toutefois, que “l'accession à l'OMC est une étape obligée qui est inscrite explicitement dans le texte de l'accord d'association que l'Algérie a décidé de signer en avril 2002 avec l'Union européenne”. Il estimera que “pour un pays qui considère l'option pour une économie de marché ouverte comme un choix de longue durée, l'entrée dans une enceinte multilatérale comme l'OMC est certainement la solution la plus raisonnable”. F. M.