Le chef de l'Etat a demandé l'accélération du processus d'insertion à l'économie mondiale. Le dixième round des négociations bilatérales pour l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se tiendra, selon des sources concordantes, en ce mois de novembre à Genève. La tenue de ce round est reportée, indiquent nos sources, à deux reprises puisqu'il a été prévu en septembre dernier avant d'être ajourné en octobre. Ce report est dû essentiellement, ajoutent nos sources, aux problèmes existant au niveau de l'OMC à savoir l'arrêt des négociations sur le cycle de Doha et le retard pris par le gouvernement algérien dans la mise en œuvre des textes législatifs régissant l'activité économique et commerciale. Une priorité qui focalise, aujourd'hui, l'attention des Etats membres de l'OMC qui voudraient, dit-on, arriver à un accord commercial pour boucler le cycle des négociations de Doha avant la fin de l'année en cours. Le président de la République M. Bouteflika aurait demandé, confient nos sources, lors de l'audition du ministre du Commerce, d'accélérer davantage le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Cette sortie du président Bouteflika est qualifiée, selon certains observateurs, comme un quitus politique pour l'achèvement de ce dossier qui traîne depuis 19 ans. Et pour cause, l'Algérie demeure, selon les spécialistes, l'un des plus anciens pays négociateurs avec l'OMC, car elle a introduit sa demande d'accession en 1987. Le prochain round des négociations bilatérales sera consacré, précisent nos sources, à l'étude du rapport préliminaire corrigé du groupe de travail algérien, des nouvelles offres tarifaires et de services ainsi que de l'état d'avancement des négociations bilatérales. Les négociateurs algériens évoqueront probablement les nouvelles mesures prévues dans la loi de finances 2007 et les nouveaux amendements introduits à la loi sur les hydrocarbures. Cette question intéresse principalement, expliquent nos sources, les Américains et les Européens qui ont fait un forcing sur l'Algérie afin de lever la double tarification du gaz naturel. Les deux parties examineront, également, l'avant-projet de rapport du groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC. Une rencontre plurilatérale sur l'agriculture est prévue, par ailleurs, à Genève en vue d'étudier les différents aspects liés à la politique nationale agricole dont les avantages octroyés aux agriculteurs algériens dans le cadre du Plan national de développement agricole (PNDA). Le niveau de subventions accordées aux agriculteurs ne dépasse pas 4%, soit inférieur au seuil minimal admis par l'OMC, à savoir 10%, argumentent nos sources. L'ouverture du secteur des services, les offres tarifaires et le respect de la propriété intellectuelle demeurent les principaux points de discorde entre les négociateurs algériens et les experts de l'OMC, soulignent nos sources. L'Algérie a pris beaucoup de temps dans l'adaptation de sa législation aux règles et principes de l'OMC voire même elle a initié des textes de loi en contradiction avec ses engagements d'ouverture comme l'interdiction d'importation des boissons alcoolisées, rappellent nos sources. Il y a lieu de rappeler que l'Algérie a reçu, rappelle-t-on, près de 1 500 questions écrites dont 137 émanant des USA et 20 questions du Japon et de l'Union européenne. Globalement, l'Algérie a répondu à 3 000 questions écrites depuis le début du processus d'accession. Elle a tenu, déjà, 9 rounds de négociations bilatérales, 4 rounds multilatéraux et deux réunions plurilatérales sur l'agriculture. Faïçal Medjahed