La route menant à la petite ville d'El-Kala, dans la wilaya d'El-Tarf, à l'extrême nord-est du pays, a été bloquée hier par des citoyens en colère. En effet, avant-hier soir, plusieurs centaines d'habitants, mécontents des conditions de vie dans lesquelles se trouve cette localité, ont investi la rue qu'ils ont bloquée aux automobilistes en guise de protestation. Des troncs d'arbres ont servi de barrages, rendant la circulation impossible. Les éléments de la Gendarmerie nationale, dépêchés sur les lieux, ne sont pas parvenus à disperser la foule furieuse. Les principales revendications sont d'ordre purement social. Le ramassage des ordures qui n'est pas régulier fait que les immondices s'accumulent un peu partout dans le village, créant un décor surréaliste et dégageant des odeurs nauséabondes en cette période de forte chaleur. Les coupures d'eau et d'électricité, qui durent depuis la tempête de vendredi dernier, ont fini par exacerber la colère déjà mal contenue des citoyens. De plus, le toit de l'école étant totalement ravagé par le vent, il a été décidé par les autorités locales que les élèves iraient dans la localité voisine, distante de quelques kilomètres. Cette décision a fini par mettre le feu aux poudres. Pour les parents, il est inconcevable de déplacer les enfants, surtout en hiver. Les automobilistes qui ont emprunté cette voie dans la journée d'hier ont eu du mal à passer, certains ont même dû rebrousser chemin. Rappelons que l'axe routier entre Annaba et El-Tarf a été, à plusieurs reprises, le théâtre de mouvements de colère. En début de semaine, cette même route a été bloquée non loin de l'aéroport par des citoyens, suite aux intempéries qui ont ravagé leurs habitations de fortune. Il y a un mois de cela, les habitants de Aïn Touila avaient bloqué la route pour protester contre l'isolement dans lequel ils vivent. La principale cause de ces manifestations, souvent organisées par des comités de quartier, sont le manque d'eau potable alors que la région possède deux barrages, Chaffia et Mexa. Autres revendications, les coupures perpétuelles de courant. Annaba n'a pas été exempte de telles manifestations de rue. Samedi dernier, la route avait été barrée par les habitants du bidonville de Sidi-Harb. Lors de la visite du président de la République, le mois dernier, la population est sortie dans la rue, toujours à Sidi-Harb, pour se faire entendre et protester contre le ravalement des façades qui s'est fait spécialement pour la visite présidentielle. Il est à croire que la rue est en train de devenir le seul outil de communication accessible au citoyen pour se faire entendre. F. H.