La société turque Meridyen International Fair organise du 16 au 18 septembre, au Palais des expositions des Pins-Maritimes, à Alger, Istanbul Fashion Show. Après l'Azerbaïdjan et la Syrie, Istanbul Fashion Show débarque à Alger pour exposer le savoir-faire turc dans le secteur de textile. Une trentaine de sociétés turques exposeront durant trois jours leurs créations, en espérant élargir d'avantage les débouchées pour leurs produits. “Si le premier objectif des sociétés exposantes est d'augmenter le commerce vers l'Algérie, le deuxième est de nouer des partenariats avec des sociétés locales et investir en Algérie”, a indiqué l'ambassadeur de la Turquie à Alger, Ahmet Necati Bigalin, relevant les bonnes relations économiques entre l'Algérie et la Turquie. M. Ahmet Necati Bigalin vante la qualité des produits turcs, précisant que les entreprises de textiles exportent essentiellement vers les pays européens. Selon une fiche de synthèse d'Ubifrance publiée en août 2009, la Turquie représente actuellement 4% des exportations mondiales de textile habillement. En augmentation ces dernières années, il s'agit d'un secteur essentiel pour les exportations du pays (17% du total en 2008) qui mérite le qualificatif de “locomotive” de l'industrie turque. La Turquie est actuellement le deuxième fournisseur de textile/habillement de l'Union européenne derrière la Chine avec un flux de 11,3 milliards d'euros. Pour les fibres et fils, la Turquie est le 7e producteur mondial de coton et le 7e fabricant de fibres et fils synthétiques. Elle se place au 6e rang mondial en capacité de filature avec plus de 7 millions de broches. La production de fils est estimée à plus de 2 millions de tonnes avec une nette prédominance du coton. L'industrie turque du tissage, qui dispose de 40 000 métiers à tisser, produit plus de 2,5 milliards de mètres de tissu. La production porte surtout sur des tissus de coton et mélanges de coton qui représentent près de 70% de la production totale de tissus. L'industrie de la confection est essentiellement tournée vers l'exportation, réalisant 12% du volume total des exportations du pays. La sous-traitance est une grande force pour cette industrie car elle lui permet d'avoir une bonne capacité d'adaptation au marché. Selon certaines estimations, il y aurait plus de 40 000 ateliers de confection. Quelques confectionneurs sont parvenus à acquérir une relative indépendance à l'égard des donneurs d'ordres européens en constituant leurs propres collections et marques et en mettant l'accent sur la qualité. Cependant, la part des produits de textiles, dans les échanges entre l'Algérie et la Turquie, “n'est pas importante, à cause des droits de douanes élevés”. Les échanges commerciaux entre les deux pays sont estimés à 5 milliards de dollars selon l'ambassadeur de la Turquie à Alger. Pourtant les produits turcs ont inondé le marché algérien. Les vols entre Alger et Istanbul ne désemplissent presque pas. Dans ces vols certes, il y a des touristes algériens, de plus en plus nombreux à visiter ce beau pays, mais aussi des commerçants, qui importent légalement ou d'une manière informelle du prêt-à-porter. 40 000 visas ont été accordés aux Algériens en 2009. “En 2010, nous avons déjà atteint ce chiffre. Nous espérons dépasser 50 000 visas cette année”, a annoncé l'ambassadeur de la Turquie, reconnaissant l'existence de ce qui est appelé “le commerce de la valise”. Cependant, M. Ahmet Necati Bigali souhaite que “tous les échanges commerciaux empruntent les canaux officiels, dans le respect des lois”. La Turquie souhaite toujours la conclusion d'un accord de libre-échange avec l'Algérie La Turquie souhaite toujours la conclusion d'un accord de libre-échange avec l'Algérie pour renforcer les relations économiques et commerciales et faciliter les échanges entre les deux pays. “Nous volons toujours cet accord. Mais nous attendons le feu vert du gouvernement algérien”, a affirmé l'ambassadeur de la Turquie, précisant qu'une demande dans ce sens a été introduite depuis plusieurs années. À travers cet accord, la Turquie veut que les avantages accordés à l'Union européenne dans le cadre de l'accord d'association soient reconnus aussi pour les produits turcs. M. Ahmet Necati Bigali estime qu'“il y a une concurrence déséquilibrée entre les produits turcs et les produits européens qui rentrent en Algérie. Les produits européens sont plus favorisés”. L'ambassadeur de la Turquie à Alger a rappelé qu'en annexe de l'accord d'association, l'Union européenne a recommandé à l'Algérie de signer un accord d'association avec l'Algérie. “Ce n'est qu'une recommandation, le gouvernement algérien est souverain”, a nuancé l'ambassadeur, invitant les Algériens à découvrir, du 16 au 18 septembre, le prêt-à-porter (homme, femme, enfant, classique), des chaussettes, des vêtements de sport, des sous-vêtements et des chaussures proposés par les entreprises turques.