«Istanbul fashion show in Algeria», une manifestation qui a pour objectif d'intensifier la coopération économique entre l'Algérie et la Turquie. Complètement déstructuré, le secteur du textile algérien est, actuellement, à l'agonie. N'ignorant guère ce fait, la Turquie compte investir ce marché. «Istanbul fashion show in Algeria» entre justement dans ce contexte. «Le secteur de l'importation dans le domaine du textile est très faible en Algérie...», a fait noter l'ambassadeur de la Turquie en Algérie, Ahmet Necati Bigali, lors d'une conférence de presse, tenue hier, au siège de la représentation diplomatique à Alger. Après avoir organisé cette foire du textile en Azerbaïdjan en 2009 et en Syrie en 2010, la Turquie l'organise cette fois-ci en Algérie. Une quarantaine de sociétés activant dans le domaine du textile en Turquie prendront part à cette manifestation économique qui se tiendra du 16 au 18 septembre au pavillon A du Palais des expositions de la Safex, et exposeront leurs produits. L'association des hommes d'affaires du textile de Osmanbey, un quartier très réputé dans le domaine à Istanbul, sera également présente à cet événement. Des rencontres auront probablement lieu entre des hommes d'affaires turcs et algériens. L'ambassadeur a fait savoir qu'il escompte voir conclure des accords de partenariat entre les entreprises des deux pays à l'issue de cette manifestation. «Les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Turquie sont très importants», a souligné le diplomate. En effet, le montant des échanges commerciaux bilatéraux s'élève à cinq milliards de dollars. Cependant, la part du textile dans ces échanges reste très faible. Selon l'ambassadeur de la Turquie en Algérie, les taxes trop élevées imposées aux produits turcs en seraient la cause. «Le textile n'occupe pas une place importante dans les échanges commerciaux avec l'Algérie, les taxes douanières sont trop élevées par rapport à nos produits», explique-t-il. Le secteur informel occupe également une part importante dans les échanges entre l'Algérie et la Turquie. Ahmet Necati Bigali a indiqué qu'un nombre important de demandeurs de visa algériens sont des marchands qui font dans le commerce informel. Reconnaissant l'impuissance de son pays à faire face à ce fléau, il dira: «J'espère que les autorités des deux pays vont mettre un peu plus d'ordre dans leurs échanges commerciaux.» Par ailleurs, M.Bigali a estimé, au cours de cette rencontre, que la concurrence entre les produits turcs et les produits européens sur le marché algérien n'est pas équitable. «Les produits européens qui entrent en Algérie sont plus favorisés que les produits turcs», a-t-il fait constater. La marchandise turque ne bénéficierait pas des facilités dont profite celle européenne. L'accord de libre-échange proposé par la Turquie et que l'Algérie n'a toujours pas signé, faciliterait en quelque sorte, la coopération économique entre les deux pays. Cet accord permettrait l'intensification des échanges commerciaux. «Nous n'avons pas encore entamé des discussions dans le domaine. Actuellement, nous attendons toujours le feu vert du gouvernement algérien», précise-t-il. Toutefois, il a rappelé dans ce contexte qu'une recommandation a été faite à l'Algérie dans le cadre de l'Accord d'association signé avec l'Union européenne en 2005, pour signer cette convention de libre-échange avec la Turquie.