L'Algérie face à un dangereux jeu d'équilibre La loi de finances complémentaire 2010 (LFC 2010) se distingue par l'énorme trou du Trésor en raison d'une expansion trop rapide des dépenses publiques non compensées par les recettes fiscales pétrolières ; les recettes ordinaires, en dépit de leur progression, restent très insuffisantes. On ira donc puiser dans le Fonds de régulation pour financer le déficit. À cette allure, on fait peser le risque d'une fonte de ce bas de laine plus tôt que prévu. En clair, la croissance très significative du budget de fonctionnement n'est pas adossée à une quelconque amélioration de la productivité ou de la performance de l'administration et des entreprises publiques soutenues par l'Etat. Où irait l'Algérie avec une telle situation insoutenable en cas de retournement du marché pétrolier ? À l'échelle des ménages, la loi de finances 2010 alimente la hausse des prix au regard de cette expansion des dépenses, d'où une nouvelle érosion du pouvoir d'achat de la majorité des citoyens, prévisible au cours des prochains mois. Elle s'ajoute à la saignée des citoyens au cours du mois de Ramadhan, consécutive aux surcoûts dus à la chaîne logistique, à l'absence de l'Etat sur le terrain pour juguler les pratiques spéculatives, sa maÎtrise imparfaite du marché livré à l'informel et aux multiples infractions en matière d'hygiène, de conformité des produits et d'affichage des prix, et à l'échec de l'action de régulation des pouvoirs publics, les importations de viande et le stockage de poulet n'ayant eu aucun impact sur la flambée des prix de ces deux produits très prisés au cours de la période. Par ailleurs, s'il faut applaudir à une série de mesures consacrant le retour au patriotisme économique, on s'interroge sur leur mode opératoire et sur leur efficacité. En l'occurrence, la disposition obligeant le soumissionnaire étranger à investir pour pouvoir accéder aux marchés publics ne précise pas la nature de l'engagement. Investissement en fonction des besoins de l'économie nationale, en d'autres termes industriel ou commercial ? Elle précise pas également son champ d'application. La mesure s'étendra-t-elle au secteur de l'énergie ? Il faudra attendre sans doute les textes d'application pour se prononcer. La LFC 2010 ne prévoit pas en outre de mesures encourageant l'assemblage en Algérie de véhicules particuliers. Un indice que le dossier n'a pas beaucoup avancé, les négociations avec le constructeur Renault auraient échoué. Il semble que sur ce point, le gouvernement est toujours à la recherche de la chaîne de compétences en vue de parvenir à une plus grande efficacité. Une quête que le système politique actuel, à caractère rentier, ne favorise guère. LIRE TOUT LE DOSSIER EN CLIQUANT ICI