L'absence de grands investisseurs privés dans le projet du professionnalisme du football est due, d'après le président du CR Belouizdad, Mahfoud Kerbadj, à plusieurs paramètres. Le problème réside d'abord, selon lui, au niveau pratique du processus. “Je suis persuadé qu'au jour d'aujourd'hui, ce processus n'est pas assez clair pour beaucoup, notamment les grands investisseurs privés. Ils ne savent pas encore comment cela va évoluer, d'où le fait qu'on ne se bouscule pas au portillon de nos clubs”, pense le premier responsable du club algérois. Notre interlocuteur estime qu'il est “normal que les investisseurs privés soient réticents à s'impliquer dans ce projet du professionnalisme compte tenu de l'absence des règles fondamentales de l'investissement basé en premier lieu sur le bénéfice”. Il explique : “Il est clair que le premier objectif de n'importe quel investissement est, avant tout, de générer des bénéfices. Or, nos clubs ne sont pas organisés sur le plan commercial. Ils ne sont pas porteurs financièrement parlant, ils ne disposent pas des moyens commerciaux pour faire entrer de l'argent et, du coup, séduire les investisseurs.” Ce qui, selon lui, doit passer par l'organisation et la mise en place des règles pour gérer le marché sportif à l'instar des autres marchés commerciaux. Toutefois, certains acteurs du football national ne dédouanent pas la responsabilité des clubs dans cette situation. Le premier responsable de la LNF et vice-président de la FAF, Mohamed Mecherara, a même dénoncé le fait que certains présidents de club ferment le jeu et les portes devant les investisseurs pour des raisons évidentes. Qu'en pense M. Kerbadj ? “Je ne me sens pas du tout visé. Je ne peux parler à la place des autres clubs, mais en ce qui concerne mon club, j'ai mené personnellement une longue campagne en quête de partenaires commerciaux, et ce, depuis l'annonce du projet. Et nous continuons à œuvrer dans ce sens pour parvenir à faire venir des investisseurs d'envergure. Je profite de l'occasion pour réitérer mon appel aux entreprises privées intéressées par le CRB, en leur disant que les portes du club leur sont grandes ouvertes, quitte à leur laisser le club”, rétorque-t-il. Le premier responsable belouizdadi soutient aussi que l'implication des investisseurs privés dans notre football “va prendre du temps, le temps pour les entreprises privées de voir comment vont évoluer les choses et de se préparer pour s'impliquer dans ce nouveau marché. Quoi qu'il en soit, la privatisation de nos clubs demeure indispensable. L'état ne pourra pas prendre en charge pour longtemps tous les clubs. Tôt au tard, nous allons, sans le moindre doute, passer à la privatisation. C'est inévitable. Aucun club ne pourra se dérober, sous peine de disparaître.”