Le développement du sport en Algérie, le football en particulier, passe avant tout par la construction de nouvelles installations sportives. Notre parc infrastructurel, dont la majorité des stades remonte à la période coloniale, ne répond pas aux critères exigés par les instances mondiales. Il a montré ses limites sur tous les plans et ne peut suivre cette vague d'évolution du sport national, décidée par les plus hautes instances du pays. L'Etat mise gros dans le domaine des infrastructures sportives. Plusieurs grands projets ont été entrepris par le ministère de la Jeunesse et des Sports dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Sétif, Oran, Constantine et Mostaganem, pour la construction de stades d'envergure. À Alger, deux projets sont établis pour la réalisation de deux stades omnisports, à Douéra et à Baraki, d'une capacité de 40 000 places chacun. Si pour le premier, on est encore en phase d'étude et de terrassement de l'assiette du terrain, à Baraki (à 500 m de l'hôpital Zmirli), les travaux sont déjà en cours. Ce nouveau stade omnisports sera construit en respectant les normes internationales et doté de toutes les commodités, technologiques notamment. Il sera la deuxième plus grande enceinte sportive de la capitale après le 5-Juillet. Ce stade sera une délivrance pour les clubs de l'agglomération algéroise et permettra au MC Alger, au CR Belouizdad, à l'USM Harrach et à l'USM Alger, pour ne citer que ceux-là, tout comme à l'équipe nationale, de disposer d'une enceinte qui réponde aux normes exigées par la FIFA, notamment pour les rencontres nationales et internationales. Les travaux ont été confiés à l'entreprise chinoise, China Railway Construction Engine-ering Group (CRCEG). Une boîte qui est loin d'être novice dans le domaine des grands projets sportifs en Chine, ayant acquis de l'expérience à travers sa participation dans la réalisation du Nid d'oiseau, le grand stade de Pékin, qui a accueilli les Jeux olympiques de 2008. Ce paramètre expérience est un atout qui a joué en faveur de l'entreprise chinoise. Il a pesé beaucoup, selon le MJS, dans le choix de cette société qui s'est engagée à livrer le stade dans un délai de 29 mois, contre une importante enveloppe financière de l'ordre de 11,95 milliards de dinars, dégagée sur le budget d'équipement de l'Etat réservé à la construction des infrastructures sportives. Toutefois, bien que le projet soit inscrit en 2004, le nouveau stade olympique de Baraki n'est pas encore sorti de terre. Deux ans après l'ouverture du chantier, l'été 2008, le taux d'avancement des travaux n'arrive pas à hauteur de 10%. On peut s'attendre, dès maintenant, à un retard de livraison,et de mise en service de ce complexe (son inauguration est prévue en mars 2012) qui constituera un pôle important dans le développement du sport algérien, en général, et de la balle ronde nationale en particulier. La quantité de béton utilisée dans les fondations suffirait à la construction de 600 logements Deux ans après le lancement du chantier, on en est encore à la phase des fondations. Beaucoup de contraintes rencontrées sur le terrain, sont à l'origine du retard engendré dans le projet. Des contraintes qui ont commencé au moment de l'aménagement de l'assiette du terrain, avant même l'installation des ateliers. Il a fallu déplacer plusieurs lignes électriques et des pipelines, et détourner le lit d'un oued. À cela s'ajoute un autre souci qui concerne les matériaux de construction. En premier lieu, le ciment, qui n'était pas suffisamment disponible sur le marché. Le problème le plus évident ayant trait au caractère du terrain choisi pour l'édifice, jugé par les spécialistes de médiocre. Le sol est très complexe par sa nature géologique et de qualité faible surtout. Cela a entraîné une action d'adaptation à ces contraintes du terrain et des travaux immenses pour la consolidation du sol afin qu'il soit en mesure de supporter une structure de cette envergure. L'opération d'excavation menée pour les fondations sera plus importante donc, comparativement au plan initial. On est allé jusqu'à 60 mètres en profondeur pour trouver le bon sol aux caractères adéquats. Cela implique bien évidemment une quantité plus considérable de béton utilisé dans les fondations et, certainement, un surcoût du projet. Selon des spécialistes, la masse de béton employée dans les fondations suffirait largement à la construction de 600 logements, une cité entière. Les responsables du projet assurent que toutes ces entraves ont été dépassées. Le service du CTC, qui suit rigoureusement les travaux, est là pour l'attester. Un contrôle strict a été opéré par le service spécialisé pour cette première étape, jugée l'une des plus cruciales du projet d'autant plus que la mauvaise qualité du terrain ne permet aucune faille. On a utilisé des techniques de pointe de dernière génération pour tester le degré de la solidité des fondations mises en œuvre. Les essais se sont avérés concluants. À présent, on est à hauteur de 80% de réalisation en ce qui concerne les soubassements. Dans peu de temps, on va procéder à la mise en place des premières semelles et, du coup, pouvoir sortir de terre. Par la suite, il appartient à l'entreprise chinoise d'établir un plan de travail adéquat afin de tenter de rattraper le retard observé au niveau du sous-sol et pouvoir être dans les délais contractuels de livraison du stade qui sera d'un apport certain au football algérien, en plein virage de passage vers le professionnalisme. Toutefois, ce projet aurait été doublement bénéfique si on avait pris la peine d'associer des entreprises algériennes. Il aurait été plus rentable pour l'Algérie si les pouvoirs publics (le ministère de la Jeunesse et des Sports) avaient imposé à l'entreprise chinoise un partenaire algérien. Ce partenaire aurait profité de l'expérience chinoise pour acquérir un savoir-faire qui lui permettrait, à moyen terme, de prendre le relais et d'épargner à l'Algérie des transferts de devises vers l'étranger.