C'est quasi officiel, le passage vers le professionnalisme pour notre football national se fera cette saison avec le lancement dans deux semaines, le 24 septembre, du premier championnat professionnel dans l'histoire de l'Algérie. C'est un passage obligatoire pour notre sport roi, étant décidé par la puissante instance mondiale à travers sa circulaire 1128 promulguée le 28 décembre 2007 fixant la saison 2011 comme la date-butoir à toutes les fédérations qui lui sont affiliées. L'enjeu est de taille. La FAF est dans l'obligation de mettre en place un championnat professionnel sous peine de voir ses clubs privés de participation à des compétitions internationales. Il sera ainsi question pour nos clubs de se conformer à un cahier des charges très strict tracé par la Fifa. Il est clair qu'il s'agit là d'un projet d'envergure qui n'est pas facile à réaliser du jour au lendemain. D'où, d'ailleurs, la décision de la FAF de passer par une saison transitoire. Organiser le premier championnat professionnel à partir de la nouvelle saison, histoire de donner le temps aux clubs de s'habituer à la nouvelle politique footballistique et afin d'être prêts dans les délais exigés par la fédération internationale. C'est justement les questions qui méritent d'être posées aujourd'hui : nos clubs sont-ils en mesure de se mettre, en l'espace d'une saison, en conformité avec les règles de la Fifa et remplir les conditions exigées par le cahier des charges de cette instance pour espérer passer au statut professionnel ? Les spécialistes sont septiques, vu les insuffisances auxquelles sont confrontés les clubs algériens sur le plan infrastructurel surtout. Les clubs sont appelés à disposer de stades de compétitions aux normes exigées par la Fifa. Or, si on fait le tour des enceintes sportives en Algérie, on s'aperçoit très vite qu'aucune ne répond aux normes très strictes exigées par l'instance internationale (capacité, éclairage nocturne, sièges séparés, caméra de surveillance…). Même le stade du 5-Juillet, le meilleur du pays qui a pourtant subi à maintes reprises des travaux de réfection, accuse un certain déficit dans ce sens et risque de ne pas être homologué. L'implication des pouvoirs publics est plus que primordiale voire nécessaire pour retaper le parc d'infrastructures sportives qui lui appartient dans sa totalité. Sinon aucun club n'est en mesure de prendre en charge à lui seul cet aspect. En parlant justement de l'apport de l'état, d'aucuns se demandent pour quand l'application des dispositions gouvernementales annoncées le mois de mai dernier. L'on se rappelle de cette batterie de mesures décidées par l'état d'attribuer notamment un crédit à long terme à un taux bonifié de 100 millions de dinars aux clubs de football concernés par le professionnalisme et de leur accorder des assiettes pour la construction de terrains d'entraînement et centres de formation. Cela a été accueilli avec effervescence par les différents acteurs du football algérien et perçu comme une bouée de sauvetage par nos dirigeants de clubs qui ne pouvaient espérer mieux. Toutefois, sur le terrain rien n'a été fait d'une manière concrète, alors que le temps presse pour le lancement notamment des projets dont l'achèvement doit se faire avant la saison prochaine. Cela relève, a priori de l'impossible. L'autre grande difficulté qui attend nos clubs est d'assurer une entrée d'argent conséquente capable de garantir le bon fonctionnement de la société. Jusque-là, c'est le flou. Il n'y a pas eu une grande manifestation d'intérêt d'investissement de la part des grandes entreprises privées. à l'exception de l'USM Alger, et son partenariat de valeur avec le groupe des travaux publics (ETRHB), les autres ont du mal à captiver les grands groupes industriels et par là même garantir une certaine continuité dans le fonctionnement de la société, sachant au passage que depuis le 8 août, aucun club parmi les 32 convertis en SPA n'ouvrira droit à des subventions de l'état qui constituaient presque le budget annuel de certains clubs. Dans le même contexte financier, un club n'a pas d'autres sources de financement : les revenus de stade que les clubs ne gèrent pas sont faibles, les sponsors sont rares, ayant d'autres priorités, ajouter à cela qu'un club ne peut s'attendre à de grands revenus des droits de TV, qui constituent pourtant dans des championnat européens plus de la moitié des budget des clubs.