Le second Festival de la chanson et de la musique du M'zab se tiendra à partir de demain, et ce, jusqu'au 5 octobre prochain, avons-nous appris auprès de Zoheïr Ballalou, directeur de la culture de la wilaya de Ghardaïa. La seconde édition ne différera pas beaucoup de celle qui l'a précédée et qui a eu beaucoup de succès, mais sera, nous dit-on, plus étoffée. Selon les organisateurs, il est, en effet, attendu, et ce en sus des artistes locaux qui se produiront tout au long de ces journées, la participation d'une palette de troupes qui lui donneront un cachet national, avec la production d'artistes et d'ensembles issus de régions amazighes. Le plateau sera rehaussé par la présence du groupe chaoui Kounouz, lauréat du Festival national de la chanson amazighe 2009, et du groupe musical Touarègue du Tassili n'Ajjer qui envoûteront, comme à leur habitude, le public avec leur ensorcelante musique tindi, et l'apothéose sera atteinte avec la clôture par le groupe kabyle Tagrawla. Placé sous le haut patronage de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, cet événement se déroulera sous le thème “Pour la découverte de nouveaux talents et la promotion de la musique locale” et aura pour mission d'être la locomotive de promotion du très riche patrimoine matériel et immatériel de cette merveilleuse région, unique au monde de par son architecture et son style urbanistique. Le coup d'envoi sera donné au centre de la vieille ville de la millénaire capitale de la pentapole du M'zab, Ghardaïa la sublime. Le cinéma m'zab, œuvre et fresque esthétique du célèbre architecte Fernand Pouillon, abritera tous les récitals et soirées tant attendus par les mélomanes de la région. Ce sera, peut-être, et pourquoi pas, l'occasion de dénicher quelques virtuoses au plan instrumental et peut-être même le début de l'éclosion d'un chanteur au talent insoupçonné sortant de l'ombre pour être la star de demain. À cette occasion, des hommages, dont un à titre posthume, seront rendus à des enfants de régions qui ont beaucoup donné et continuent à donner pour la promotion de la culture, en général, et de leur culture locale, en particulier. Il s'agit d'abord du légendaire bassiste de l'orchestre de la Télévision nationale de la grande époque des années 1970, qui avait accompagné les plus grands ténors de la chanson d'antan, feu Yahia Benachar, dont ma génération garde un souvenir impérissable. Deux autres enfants de la région seront honorés en la circonstance pour leur apport soutenu et constant à la reconnaissance de la culture locale. Le premier, qui n'est plus à présenter, célèbre compositeur, arrangeur, chef d'orchestre et maestro du synthétiseur, n'est autre que l'inénarrable Djamel Bafdel, connu et reconnu en Algérie et au-delà des frontières du pays. Le second est celui par qui le succès de la chanson mozabite est venu et fut largement vulgarisé à travers le média lourd qu'est la télévision avec sa superbe chanson Lachi Lachi, à savoir le groupe Otchiden à travers son créateur et chanteur Djamel Izli. Un concours de poésie ouvert aux jeunes poètes de la région, ainsi qu'une journée d'information sur l'instrumentation, l'orchestration et les arrangements dans la musique du M'zab sont aussi au programme de ces journées qui seront enrichies par une exposition sur le patrimoine matériel et immatériel de Ghardaïa et du Tassili N'Ajjer, deux régions inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco.