La recapitalisation de la Compagnie d'assurances des hydrocarbures (CASH) va intervenir d'ici la fin de l'année. C'est ce qu'a déclaré le P-DG de la compagnie, Saïs Nacer, lors d'une journée d'étude tenue mercredi au Sheraton d'Oran. Cette journée, qui avait pour thème “La gestion et l'assurance des risques industriels”, a été l'occasion pour le P-DG d'évoquer le marché des assurances en Algérie, son évolution et les perspectives plus particulièrement pour la Cash. “Le capital social de la Cash qui était jusqu'ici de 2,8 milliards de DA va devoir être augmenté pour arriver à 8 milliards de DA. Nous avons fait cette demande aux actionnaires qui sont les ministères de l'Energie et des Finances, et cela devra intervenir avant la fin de l'année.” L'intervenant expliquera que cette recapitalisation obéit aux besoins d'élargir et de diversifier le portefeuille de la compagnie d'assurances connue par le passé pour l'assurance des grands risques industriels. Aujourd'hui, ce type d'assurance peut à terme représenter un danger pour une compagnie, dès lors que l'objectif est de se tourner vers les PME/PMI qui vont constituer un portefeuille d'affaires très important dans l'avenir. Si pour l'heure, le secteur des PME/PMI ne représente que 30% du chiffre d'affaires de la compagnie des hydrocarbures, ce ratio va devoir passer à 50%, c'est-à-dire à parts égales avec le ratio des grands risques industriels. En comptant dans son portefeuille des grands noms du secteur de l'énergie comme Saïpem, KBR, Kahrama, SNC-Lavalin, le Groupe Lafarge, BP… et bien sûr Sonatrach et toutes ses filiales, cette dernière étant avec Naftal deux des actionnaires de la Cash représentant leur tutelle. La Cash a réalisé un chiffre d'affaires en 2009 de 76,5 milliards de DA, ce qui est nettement en deçà des possibilités du marché des assurances dans le pays. L'orateur rappellera devant un parterre d'invités constitué essentiellement de clients de la compagnie que le volume des primes en Algérie ne représente 0,6% du PIB alors que dans d'autres pays, il atteint les 6%. Cette situation est expliquée par M. Saïs ainsi que nombre d'autres intervenants, par un taux de pénétration des assurances très faible en raison notamment du manque de culture de l'assurance dans le monde industriel, surtout dans les PME/PMI et de l'absence de prise de conscience sur ce qui touche aux risques industriels et aux risques management. Le P-DG de la Cash évoquera un autre point, celui de la concurrence déloyale et les problèmes d'organisation qu'a connus le secteur durant les années 1990 à 2000. “Il y a eu, à un moment donné, beaucoup d'acteurs privés avec l'ouverture du secteur et cette concurrence s'est faite sur les tarifs d'assurances et non comme cela se fait de par le monde sur d'autres critères comme la prestation, la qualité.” L'une des conséquences de cette surenchère a été la faillite de nombreuses compagnies. Par ailleurs, pour la Cash, les primes les plus élevées, qui ont dû être versées de la part de ses partenaires étrangers, restent sans conteste, lors de la catastrophe de Skikda où les compagnies ont payé quelque 500 millions de dollars, soit 25 ans de primes.