L'Association des parents de victimes et de blessés du 5 Octobre 1988 de la wilaya de Béjaïa a, comme chaque année, commémoré cette date tragique pour faire rappeler ces évènements douloureux et s'incliner devant la mémoire des victimes. Ainsi, les membres de l'association (AVO) ont animé avant-hier une conférence à la maison de la culture Taous-Amrouche de Béjaïa. Une rencontre citoyenne qui a permis aux familles de victimes et blessés d'exprimer leur douleur et leur cri de révolte pour ce sacrifice délibérément omis par le pouvoir politique. Pour les familles de victimes, “c'est une journée de deuil et de tristesse”. Pour elles, “la douleur est toujours vivace”, a soutenu l'AVO avant de souligner que “l'esprit d'Octobre est toujours vivace” et d'exiger haut et fort “la reconnaissance de statut de martyr aux victimes”. Dans son intervention, le secrétaire général de l'AVO de Béjaïa a affirmé que tous les chefs de gouvernement successifs, depuis cette date qui a ébranlé le système, ont été interpellés pour la reconnaissance de ce statut de martyr aux victimes mais en vain. “Les victimes sont qualifiées d'accidents de travail. On ne sait pas chez qui ont alors travaillé”, a déclaré le conférencier avec une note de dépit en soulignant que les blessés perçoivent en tout et pour tout que 3 000 DA le mois en guise d'indemnisation. Ainsi, l'AVO exige “la reconnaissance officielle de la journée du 5 Octobre comme journée de la démocratie, la prise en charge des blessés et un statut de martyrs pour les victimes”. Une gerbe de fleurs a été déposée hier à la mémoire des victimes.