Jamais la médiathèque Malek Bennabi n'a vécu un événement culturel d'une telle importance avec l'organisation d'une Journée nationale d'étude ce samedi sur chiîr-el-melhoune consacrée spécialement au poète Belbey Khaled plus connu sous le nom de Hadj Khaled. La palme revient à l'association culturelle “Racines” qui a réussi son challenge avec la collaboration de l'APC en regroupant une pléiade de grands poètes du melhoun venus des quatre coins du pays dont les poètes Houd de Biskra, El-Andaloussi, Taouri et Benziane d'Oran, El-Arabi et Touati de Mostaganem, Abed de Relizane, Brahimi et Mihoubi de Tiaret ainsi que Zidani de Sidi-Bel-Abbès qui ont ouvert le bal. Les organisateurs, à leur tête Abdelkader Bensalah, président de l'association Joudour qui regrette l'absence de la radio locale ayant fait l'impasse sur cet événement ont réussi, à travers cette journée à faire renaître de ses cendres le grand poète Hadj Khaled, originaire de la localité de Oued-Sebbah dans la wilaya de Aïn Témouchent méconnu jusque-là du grand public. Né en 1850, Belbey Khaled est un soufi et poète du melhoun (populaire) très proche du genre El-Fassih (classique). Après son pèlerinage aux Lieux saints, Hadj Khaled a fait un détour du côté de Damas puis de Bagdad pour élever son niveau intellectuel. Ce qui lui a permis et ce, dès son retour à Aïn Témouchent vers 1910 de donner des cours de Coran mais aussi de se lancer dans l'écriture de poèmes d'un niveau supérieur avant de trouver la mort un certain 1er mai 1914 à Aïn Témouchent, selon certains intervenants. Nous apprenons aussi que Blaoui Houari avait composé et chanté l'un de ses poèmes et que le regretté Abdelkader Alloula était sur le point de préparer un travail sur ce grand poète mais que son assassinat en a voulu autrement. Cette journée organisée à la façon “gaâda”, qui a été agrémentée de deux soirées poétiques, a été animée par un riche débat d'un niveau très élevé avec la participation de Dr Ahmed Amine Delaï, chercheur es-qualités, d'hommes de culture de la wilaya ainsi qu'une vingtaine de poètes et poétesses issus de l'association Racines à l'image du poète Ali Bekkadour. À l'issue de cet événement dont le débat s'est poursuivi au niveau de la salle de délibération de l'APC, les participants ont souhaité dans leurs résolutions l'accueil d'un festival annuel de la poésie populaire à Aïn Témouchent et que le futur palais de la culture de Aïn Témouchent soit baptisé au nom du poète Hadj Khaled.