Les locaux de la mouhafadha du parti FLN situés sur le cours de la Révolution, ont été assiégés hier dans la matinée par plus d'une centaine de personnes munis d'armes blanches et autres gourdins, qui ont obligé ses occupants et notamment le mouhafedh Zitouni à quitter les lieux sous la menace. Selon des témoins, 8 présidents d'APC sur les 10 d'obédience FLN en exercice à Annaba ont participé à cette opération aux cotés d'autres militants. Les protestataires exigent, ce faisant, le départ du député Zitouni, qui serait à l'origine, selon eux, de tous les problèmes que vit le vieux parti à Annaba. Les auteurs du coup de force indiquent que le député avait été mis en cause dans l'affaire des émeutes de Sidi-Salem, dans laquelle des jeunes en colère ont brûlé l'emblème national et brandi le drapeau français. Toujours, selon les mêmes sources, Zitouni se préparait avec ses inconditionnels à tenir une assemblée pour le renouvellement des kasmas et c'est pour empêcher cette réunion que ses opposants ont décidé de passer à l'action et d'investir les locaux de la mouhafadha. Il lui est également reproché d'avoir sournoisement évincé des rangs du parti les militants les plus méritants, dans le seul but de les empêcher de participer au renouvellement des instances locales. Il y a lieu de signaler que les policiers dépêchés en renfort ne se sont pas impliqués dans la bagarre entre les protagonistes, se limitant à observer la scène. Les militants “putschistes” ont pour leur part adressé une motion officielle de défiance à la direction du parti par laquelle ils demandent le départ de Zitouni, tout “en réitérant leur attachement au président de la République et à son programme” et en rappelant “leur respect au serment de fidélité qu'ils ont prêté au FLN”. Aucune information n'a encore filtré, par contre, sur la décision prise par le secrétaire général du FLN en réaction à cette fronde. Des sources proches de la wilaya d'Annaba révèlent que le chef de l'Exécutif aurait exigé du député mouhafedh contesté qu'il trouve une issue à cette crise qui risque de sortir de son cadre politique. La situation était en tout cas toujours très tendue, hier, en fin de journée, les militants de cette même formation proches de Zitouni, armés eux aussi jusqu'aux dents, étant restés campés aux alentours immédiats du siège.