Il y a trente ans, jour pour jour, un séisme de magnitude 7,2 sur l'échelle de Richter frappait la région d'El-Asnam (Chlef) et ses environs faisant 3 000 morts et 8 000 blessés et laissant environ 500 000 sinistrés. Une date qui restera gravée dans la mémoire des Algériens. Pour remémorer ce douloureux anniversaire, le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme a organisé hier, une rencontre nationale sur la révision des règles parasismiques algériennes (RPA) au Palais des nations. Ce trentième anniversaire coïncide également avec la première révision du règlement parasismique algérien adopté en 1999 et dont la révision de 2003, suite au séisme qui a frappé Alger et Boumerdès, sera en principe prête au cours de l'année prochaine. Une révision, comme l'a souligné le ministre, demeure nécessaire tous les dix ans compte tenu des nouveaux aspects liés à chaque séisme, sachant que le nord de l'Algérie connaît une activité sismique régulière de par sa position sur la plaque Afro-eurasienne. “Cette réalité est prise en compte par le ministère de l'Habitat et l'Urbanisme dont les services compétents sont conscients de la nécessité de la révision et de l'actualisation de ce moyen afin de prendre en considération les règles parasismiques nationales et internationales et surtout de tirer les enseignements des expérimentations effectuées dans ce cadre”, a affirmé le premier responsable, citant par la même occasion les cinq étapes du règlement parasismique algérien à savoir 1981, 1983, 1988, 1999, 2003 qui correspondent aux études faites après chacun des séismes majeurs qu'a connus le pays (Chlef, Chenoua, Aïn Témouchent et Alger-Boumerdès). Il faut savoir que le RPA 1999, complété en 2003, est pour le moment le document de référence, même si les leçons du séisme de 2003 ne sont pas prises en charge de manière adéquate en raison du caractère urgent qui a présidé à la révision 2003. “C'est dans ce cadre, a expliqué le ministre, que des instructions ont été données au Centre de recherche appliquée en génie parasismique (CGS) de préparer un projet de RPA 2010 devant tenir compte de la façon la plus rigoureuse des préoccupations soulevées. S'il est vrai qu'on ne peut prévenir un séisme, il est en revanche dans nos capacités de protéger les constructions pour réduire le risque sismique”. Cependant, rappelle Noureddine Moussa, les efforts entrepris par l'Etat dans la construction parasismique et le contrôle sur le terrain des règles techniques ainsi que la formation de spécialistes ne peuvent suffire sans inclure aux citoyens la culture de la prévention pour affronter les risques sismiques. “Organiser dans ce cadre des journées de sensibilisation à l'adresse des citoyens peut être d'une grande utilité pour mieux affronter ce genre de catastrophe naturelle”, souligne le premier responsable du secteur. Pour le ministre, le lourd investissement consenti en matière d'études parasismiques et une expérience vieille de plus de trente ans, font de l'Algérie un partenaire incontournable au niveau euroméditerranéen et même plus. Le ministre a rappelé également les rencontres régionales qui ont précédé le séminaire national et qui se sont déroulées successivement à Boumerdès (19 mai), Annaba (30 mai) et à Oran (10 juin) avec la présence de plus de 1 300 participants.