Date n 10 octobre 1980. Ce vendredi restera longtemps inscrit dans la mémoire des Asnamis en souvenir de ce terrible tremblement de terre qui avait ébranlé toute la région de la plaine du Cheliff. La ville d'El-Asnam a connu deux tremblements de terre majeurs, le premier le 9 septembre 1954, bilan 1 340 morts et 5 000 blessés, et le second le 10 octobre 1980 qui a détruit la ville à 80%. Suite à ce dernier tremblement de terre, la ville reprend le nom de Chlef. Ce récit fait à partir de quelques témoignages de l'époque, rappelle l'ampleur de la catastrophe du séisme meurtrier de 1980 : Il était 13 h 27 quand une large couche grisâtre, anormale et effrayante qui ne ressemblait pas à un nuage couvrit subitement le ciel de toute la région d'El-Asnam, Chlef aujourd'hui. Un vent violent inhabituel et momentané se leva et on entendit ensuite comme un grand bruit de tonnerre qui a fait vibrer toute la région. C'est alors que chacun réalisa que pour El-Asnam c'était la plus grande catastrophe du siècle. C'était le 10 octobre 1980. Ce tremblement de terre, d'une magnitude de 7,5 sur l'échelle de Richter, était extrêmement violent et a ravagé la totalité de la région qui comptait alors plus de 150 000 âmes. Le bilan de cette catastrophe fut terrible et lourd : plus de 3 000 victimes, des habitations et des locaux administratifs et commerciaux en ruine, des immeubles effondrés, des cadavres sous les décombres, des milliers de personnes disparues et beaucoup d'autres sans-abri. La tragédie a frappé fort, le séisme était ravageur. De nombreuses familles comptent leurs morts. Et tout ce qui, des années durant, avait été bâti et édifié a été entièrement détruit en un instant. Des familles entières sans abri passèrent des nuits au froid cruel et aux intempéries insupportables et difficiles livrées à une terrible angoisse. Des enfants, des femmes et des personnes âgées étaient exposées à diverses maladies et épidémies. Les moments qui suivirent cette catastrophe furent encore pénibles, ardus, invivables et difficiles à supporter. El-Asnam, cette charmante petite ville, connaît un sort sombre, noir de souffrance et de deuil, de jour comme de nuit. Personne n'oubliera cependant la formidable entraide nationale et même internationale qui s'en est suivie et qui restera éternellement gravée dans les mémoires. En effet, l'assistance arrivait de partout pour panser les plaies, soulager les douleurs, apporter du réconfort et donner aux populations malheureuses et éprouvées un peu de cette chaleur humaine ô combien indispensable dans pareils moments. Des opérations massives de secours ont été montées pour dégager des décombres les survivants ensevelis et donner éventuellement aux morts une sépulture digne. Après avoir perdu leurs chers parents, leurs proches et la trace même de leurs domiciles carrément rayés de la carte, des enfants, même en bas âge, ont été recueillis en nombre dans des hôpitaux mobiles installés à travers plusieurs sites de la wilaya, déclarée sinistrée par les pouvoirs publics de l'époque. Au fur et à mesure, des camps de toile ont été installés pour les sans-abri dont le nombre était très important, ce qui rendait difficile, voire compliquée et délicate la mission des responsables alors chargés de redresser la situation.