Cela faisait trois mois que les habitants de la région des Abruzzes (Centre) craignaient une secousse meurtrière qui suivrait celles, plus légères, qui se répétaient à intervalles réguliers. Hier, peu avant 3h30 (2h30 heure algérienne), un violent séisme parti du centre de l'Aquila, profond de 5 km, a provoqué un grand mouvement de panique parmi les habitants du chef-lieu des Abruzzes. Rome : De notre correspondante Ce fort tremblement de terre, 6,2 sur l'échelle de Richter, a été ressenti jusque dans les régions de Campanie (Naples) et du Latium (Rome). Le pays a été mis sous état d'urgence nationale. Adnane, un enseignant d'origine algérienne habitant dans un quartier de Rome, nous a confié que cette secousse lui a rappelé celle de 1980 qui avait frappé la ville d'El Asnam (Chlef). « Le mouvement de l'immeuble qui tanguait m'a réveillé. Cette secousse qui a duré une poignée de secondes qui semblaient interminables m'a rappelé celle d'El Asnam, il y a trente ans », nous dit-il. La même année, l'Italie avait été également touchée, le 23 novembre 1980, surtout dans les régions de la Campanie (Centre) et de la Basilicate (Sud). Le bilan avait été de 2916 morts et 20 000 blessés. L'Italie, qui se trouve à la croisée des deux plaques tectoniques, africaine et eurasienne, a connu plusieurs séismes meurtriers dont le plus destructeur est celui de 1908 qui dévasta la région de Messine et de Reggio-Calabre. Une estimation faite avec les moyens de l'époque avait recensé plus de 95 000 victimes. La secousse d'hier a frappé une région déjà meurtrie, en janvier 1915, par un séisme qui avait fait 30 000 morts. Au moins 26 communes de la région des Abruzzes, certaines localités comme celle d'Onna, ont été rasées au sol. Les opérations de secours se sont poursuivies, hier, tard dans la nuit, dans une véritable course contre la montre pour sauver des survivants pris au piège sous les décombres. L'Union européenne a proposé son assistance humanitaire à l'Italie, qui n'a pas encore sollicité d'aide. Les Italiens sont habitués à ce genre de catastrophes naturelles et ce sont eux en général qui proposent une aide spontanée aux pays touchés, comme ce fut le cas avec l'Algérie, lors des inondations d'Alger, mais aussi lors du dernier tremblement de terre qui avait frappé la capitale en mai 2003.
