Le président israélien semble déranger les Israéliens à un point que sa mort est vivement souhaitée, comme l'indique cet appel à l'assassinat du président iranien Mahmoud Ahmadinejad formulé hier par un député d'extrême droite israélienne durant sa visite au Liban. En effet, l'élu de l'Union nationale, un parti d'opposition israélien, a publiquement annoncé dans le journal en ligne “Y-Net” son appel au meurtre, en affirmant : “Si Ahmadinejad se trouve, ne serait-ce qu'un seul instant, dans le viseur d'un soldat de Tsahal (l'armée israélienne), il faut absolument l'empêcher de revenir vivant chez lui.” Rappelant que le président iranien “profite de toutes les tribunes possibles pour menacer d'anéantir Israël”, le député israélien, qui est membre de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, dit que “l'histoire aurait pris un autre tour en 1939 si un soldat juif avait réussi à abattre Hitler”. Ceci étant, la visite au Liban de Mahmoud Ahmadinejad suscite un vif débat en Israël, où le camp pro-occidental la qualifie de “provocation” en raison d'un déplacement prévu dans le Sud, frontalier d'Israël, et craint que le pays ne devienne une “base iranienne” aux portes de l'Etat hébreu. Il n'en demeure pas moins que le président iranien a entamé hier au Liban une visite officielle. “Les ennemis du Liban et de l'Iran sont pris de terreur quand ils voient ces deux nations côte à côte”, a-t-il déclaré à son arrivée à l'aéroport de Beyrouth, selon l'agence officielle iranienne Irna. Il a été accueilli par le président du Parlement libanais, Nabih Berri, en compagnie de députés et des deux ministres du Hezbollah au sein du gouvernement d'union libanais. Le président iranien a salué et souri aux dizaines de milliers de personnes qui s'étaient massées dès les premières heures de la matinée sur la route de l'aéroport. “Je viens accueillir le président Ahmadinejad, car il a aidé le Liban à travers la reconstruction plus que les pays arabes”, affirme de son côté Mounir, 47 ans, en référence à l'aide iranienne qui a reconstruit en grande partie la région du sud détruite par la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël. Des membres du Hezbollah participaient à l'organisation de la sécurité au côté de l'armée libanaise sur la route de l'aéroport. “Cet accueil populaire sera une gifle à tous ceux qui ont critiqué la visite, notamment les Etats-Unis et Israël, qui vivent dans un état de nervosité à cause de la venue de M. Ahmadinejad”, a affirmé la chaîne du Hezbollah, Al Manar, en référence à la préoccupation exprimée par Washington et l'Etat hébreu, ennemis jurés de Téhéran, concernant cette visite. Au palais présidentiel de Baabda, près de Beyrouth, où un accueil officiel lui a été réservé, M. Ahmadinejad s'est entretenu avec son homologue libanais, Michel Sleimane. Il rencontrera également le Premier ministre, Saad Hariri.