Dans le cadre du jumelage des cours d'appel d'Annaba et de Lyon (France), un groupe de magistrats français a effectué, du samedi 9 au jeudi 14 octobre, une visite de travail dans les wilayas d'Annaba et d'El-Tarf. Y ont participé M. Jean Trotel, Mme Catherine Farinelli et M. Vincent Feron, respectivement premier président, conseillère et substitut général près la cour d'appel de Lyon. Egalement présente à cette visite, Mme Laurence Valette, juge au tribunal de grande instance de Saint-Etienne. Outre les différents services de la cour de justice d'Annaba, les hôtes de la wilaya côtière ont pu visiter les sièges des tribunaux de Berrahal et d'El-Kala, dans la wilaya d'El-Tarf. S'exprimant en marge de la cérémonie de clôture de cette rencontre, M. Trotel s'est dit très satisfait du niveau des échanges que la délégation française a entretenu avec les magistrats algériens. “Cette fois-ci, nos discussions avec nos confrères algériens ont porté sur deux thèmes principaux, à savoir le renforcement des tribunaux criminels par l'actualisation des lois en fonction de l'évolution de la société et sur la protection des enfants en danger.” À ce propos, le premier président de la cour d'appel de Lyon soulignera la différence qui existe entre les deux pays, s'agissant du traitement des dossiers relatifs à cette frange de la population. “En Algérie, les enfants en danger sont pris en charge par leurs proches, alors qu'en France ce sont les pouvoirs publics qui prennent les victimes en main par le biais des commissions spécialisées, à savoir celles relevant de la justice, les services de police, les structures de santé et d'assistance sociale entre autres.” Intéressé par l'expérience algérienne dans ce domaine précis, il ajoutera que “nous sommes ici, aussi, pour mieux comprendre la double culture dans la mesure où beaucoup de citoyens français sont d'origine algérienne. Notre objectif est de valoriser cette question dans l'intérêt de tout le monde, en effectuant des investigations avec le concours de magistrats algériens afin de mieux comprendre cette double culture et, pourquoi pas, appliquer la loi algérienne en France, dans certaines circonstances.” Abordant le volet du traitement des dossiers de justice, le magistrat a reconnu un certain savoir-faire de la justice algérienne en matière de traitement des dossiers dans les temps impartis, une célérité qui résulte de la mise en place d'un plan de travail spécifique, dira-t-il. “Malheureusement chez nous, la lenteur des dossiers reste le point noir”, regrettera M. Trotel. Et d'ajouter : “Franchement, à l'occasion de notre visite dans les tribunaux d'El-Tarf et de Berrahal, nous avons été agréablement surpris. Ces tribunaux sont bien équipés en moyens informatiques et ils sont surtout dirigés par une magistrature totalement rajeunie et qualifiée, ceci en plus du fait que la gent féminine y est fortement représentée.”