Le Festival international du théâtre d'Alger a ouvert ses portes, jeudi passé, avec un spectacle en plein air à l'esplanade du TNA, un montage poétique à la salle Mustapha-Kateb, un mini-concert du groupe Ferda, des hommages et un spectacle japonais qui appartient au nô. Le coup d'envoi officiel de la deuxième édition du Festival international du théâtre d'Alger (Fita) a été donné, jeudi dernier, à la grande salle Mustapha-Kateb du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, par la ministre de la Culture, dans une allocution lue par Noureddine Lardjane, dans laquelle elle a souligné l'ouverture de ce festival sur l'art et sur le monde. “Nous voulons construire un esprit universel en adéquation avec notre culture marqué par l'échange des expériences et des idées renforcées par les apports scientifiques des colloques et des ateliers”, a-t-elle appuyé dans son allocution. Les présidents du festival, Sonia Mekiou et M'hamed Benguettaf, ont, de leur côté, mis l'accent sur le retour de l'Algérie sur la scène internationale et la dimension que celle-ci souhaite donner à ce festival : une destination de choix et privilégiée pour les artistes du monde entier qui aspirent à aller de l'avant et qui s'engagent pour de nobles causes. Et parmi celles-ci, la Palestine, qui est l'invitée d'honneur de cette 2e édition d'un festival qui avait mis l'Afrique à l'honneur, puisque coïncidant avec le 2e Festival culturel panafricain d'Alger. Mais avant les discours et l'ouverture officielle du festival, le public avait apprécié un spectacle à l'esplanade du TNA, où les arts populaires algériens et d'autres pays d'Afrique se sont croisés. Un spectacle à l'intérieur de la salle a également été présenté. C'était, en fait, des lectures poétiques, en arabe et français, d'extraits de l'ouvrage le Loup Blanc, d'Abderrezak Boukeba. Accompagnés en musique par Adel Amamra, les comédiens Sofiane Attia, Adila Soualem et Yacine Benyaâkoub ont déclamé le joli verbe de Boukeba, dans une belle cacophonie des sons. Le groupe Ferda a également interprété quelques-uns de ses plus jolis textes, puisés dans le patrimoine de la région de Kenadsa. Par ailleurs, des hommes de théâtre algériens, arabes et occidentaux ont été honorés durant cette cérémonie, notamment le défunt Hadj Omar, un pilier du théâtre algérien, le comédien Hadj Smaïl, le régisseur du TNA depuis 43 ans, Habib Abdelkrim, le comédien syrien, Ghessane Messaoud, l'universitaire marocain, Abderrahmane Ben Ziane, le comédien et metteur en scène palestinien, Kamel El-Bacha, et le grand dramaturge espagnol, Fernando Arrabal qui sera présent à Alger le 23 octobre prochain. Après une courte pause, l'association Nohagako a présenté le spectacle nô. Présentée avec un décor minimaliste et dans une scène joliment décorée, la pièce retrace l'histoire d'une déesse qui quitte le monde des dieux pour celui des hommes. Largement métaphorique, la pièce a été ponctuée par des chants et des danses exécutés avec brio. En outre, le choix du nô pour inaugurer le festival n'est certainement pas fortuit, car ce théâtre fait partie du patrimoine immatériel de l'Empire du Soleil levant. Et le Fita tend à préserver et revaloriser notre riche patrimoine immatériel.