Oran, stade Habib Bouakeul, beau temps, arbitrage de M. Khelifi, assisté de M. Sedrati et Chaâbane. Buts : Kechmali (CSC) 47' pour la JSK Haddou (SP) 80' pour le MCO. Avertissements : Haddou, Ouasti, Moumen, Hamidi (MCO), Raho, Hamlaoui, Saïb et Douicher (JSK). Composition des équipes : MCO : Acimi, Kechamli, Haddou (cap), (Hamidi 84'), Mazri (Serradj 75'), Ouasti Moumen, Gaïd (Chaïb 67'), Daoud Sofiane, Daoud Bouabdallah, Messaoud, Bensalem. But : Revelli et Belatoui. JSK : Faradji, Raho, Habri, Zafour, Belkaïd, Hamlaoui, Saïb (cap), Berreguiga (Douicher 57'), Doudene, Meftah, Benayen (Larbi 75'). Entraîneur : Sandjak. Auteur d'une prestation tout simplement époustouflante, le Mouloudia d'Oran pourrait avoir bien des regrets d'avoir laissé échapper une victoire qui lui tendait, pourtant, les bras et qui semblait largement à sa portée face à une JSK qui l'a finalement contraint au nul, à l'issue d'une partie plaisante et très spectaculaire, marquée toutefois par de condamnables scènes de violence (voir encadré) qui ont véritablement “émaillé” ce loyal combat de chefs entre mouloudéens et Kabyles. Passée, cette première minute où Kada Kechamli faillit tromper son propre keeper Acimi par un heading qui ricocha par la transversale avant de sortir en corner, les Hamraoua “submergeront” par leur football ultra offensif et leur vitesse d'exécution, un onze kabyle qui passa “sa” première mi-temps à repousser n'importe comment et comme il pouvait, les rushes et autres tentatives des locaux que le manque de lucidité dans le dernier geste leur a valu des ratages monstres. C'est ainsi que, certainement contrariés par ce penalty non sifflé à la 15e de jeu par l'arbitre suite à un fauchage en règle de Moumen par Zafour que les rouge et blanc mettront le feu aux 18 mètres kabyles. Cinq minutes plus tard, à la faveur d'un travail en dentelle de Daoud Sofiane, parachevé par Messaud qui a superbement servi Daoud Bouabdallah dont le tir (trop) croisé passe juste à côté des bois de Faradji. Ce dernier sera ensuite suppléé par deux fois par sa ... transversale suite à deux “escarmouches” de la “gâchette” mouloudéenne, Daoud Bouabdallah aux 26e et 30e minutes. La première sur un somptueux coup franc des 30 mètres et la seconde suite à une échappée qui suit dans le vent le duo Zafour-Habri ainsi que Faradji, lui-même, mais le tir de l'enfant de Aïn Temouchent était “trop” cadré. Aucunement découragés par l'écrasante domination oranaise en première mi-temps, les Canaris réunissent tout de même, pour leur toute première tentative, un impressionnant coup d'éclat lorsque à la 47e minute au centre anodin du milieu de terrain fut intercepté, à l'entrée des six mètres mouloudéens, par une tête plongeante de Kechamli qui prit ... Acimi à contre-pied. Le nouvel attaquant de la JSK, Benayen, n'eut ensuite aucune peine à accompagner le cuir dans les filets oranais constatant de facto, une ouverture de score qui souffla un vent glacial dans les travées de Bouakeul-Stadium. Berreguiga, profitant du flottement de l'arrière-garde d'El Hamri qui n'arrivait toujours pas à digérer ce coup du sort, aurait même pu faire le break et tuer le match dès la 52e minute lorsqu'il s'est présenté seul devant Acimi suite à une bévue monumentale de Mazri, mais dans un réflexe inouï, le libéro Zoubir Ouasti sauva son team d'un naufrage certain en repoussant le tir de l'ex-harrachi qui avait pourtant effacé le liftier oranais. Sonnés, mais surtout vexés par la tournure des évènements, les Hamraoua se ruèrent de nouveau à l'assaut des bois de Faradji, avec cette fois-ci la ferme intention de forcer le destin. Après moult tentatives, dont l'une d'elles signée Bensalem toucha le montant gauche kabyle à la 69', les oranais réussirent enfin à égaliser, précisément à la 80e minute, sur un penalty transformé par Haddou et sifflé suite à un cafouillage et à un tir à bout portant de Chaïb qui aurait été stoppé par une main kabyle. A. K. Désordre, désorganisation et violence Peur sur Bouakeul A. K. Le président kabyle Moh Chérif Hannachi a très bien résumé tout ce qui s'et passé ce jeudi après-midi au stade Habib Bouakeul en nous glissant à l'oreille : “le Mouloudia d'Oran qui est un grand et prestigieux club, ne mérite aucunement de tels supporters. Ces derniers sont indignes de lui”. C'est, en fait, peu dire devant le désordre, la désorganisation et les tristes et condamnables scènes de violence qui ont failli interrompre avant terme ce classique orano-kabyle. Outre le fait d'avoir accueilli “vulgairement, grossièrement et indignement”, les triple-vainqueurs de la Coupe de la CAF et leur président qui méritent, pourtant, plus de respect et mille mercis en raison de tous les services rendus à la nation qu'ils ont, d'ailleurs honoré aux quatre coins du continent noir, beaucoup de pseudo-supporters du MCO, ont ensuite failli brûler le terrain en revêtement synthétique du stade de Bouakeul par le biais de fumigènes lancés des tribunes après l'égalisation de Haddou Moulay. Résultat : trois vilaines grosses tâches noires qui ont détérioré un peu plus la pelouse dudit stade. Non contents des conséquences de leur sale besogne, ces écorchés-vifs ont ensuite fait abattre sur la même pelouse une pluie de projectiles (bouteilles d'eau pleines, pierres, savates…) qui a empêché Farouk Belkaïd à la 86e d'effectuer un coup de pied de coin, obligeant du coup, le referee à arrêter la partie pendant près de quatre minutes. Il aura fallu l'intervention de plusieurs joueurs courageux du MCO auprès de cette frange en furie pour qu'une accalmie permette au jeu de se poursuivre. De graves dépassements en somme, qui ont choqué, irrité et déçu le coach kabyle, Nasser Sandjak qui avait de fait, du mal ensuite à “parler football”. “Je n'ai pas vu de match aujourd'hui,mais plutôt deux équipes qui ont essayé de jouer, mais qui ne pouvaient pas à cause de ce qui s'est passé ! J'ai reçu deux bouteilles d'eau sur le dos, l'arbitre lui, à reçu des coups de pieds. Il faut arrêter. Il faut vraiment arrêter. Car l'arbitre a été courageux. Il aurait dû interrompre le match et rentrer aux vestiaires. On ne peut pas jouer avec la sécurité des gens et des joueurs. Et si quelqu'un avait reçu une pierre sur la tête ? Qu'est-ce qu'on attend pour arrêter tout cela ? Qu'il y ait un mort sur le terrain ? Alors, soit il faut arrêter, soit on joue tous à huis-clos. On ne va tout de même pas mettre la vie des hommes en danger (…). Face à la JSK, on dirait que nos adversaires jouaient le match de leur vie. Mais je le redis, l'arbitre a été courageux en poursuivant le match. Cela dit, on aurait dû arrêter et rentrer aux vestiaires pour montrer aux gens qu'on n'acceptait pas cela. Car si certains l'acceptent moi pas”, a, par ce point, déclaré l'ex-entraîneur de Noisy-Le-Sec. Même la tribune officielle ressemblait à tout, sauf à une tribune d'honneur, tant les personnes qui y ont pris place n'étaient point à la hauteur de véritables… officiels ou autres gens civilisés et bien éduqués.
