Les 220 travailleurs de l'Entreprise de récupération ouest (ERO) à Oran ont emboîté le pas, lundi dernier, à leurs collègues d'Alger et d'Annaba pour exprimer leur profond attachement à leur droit de bénéficier de la période de grâce accordée par l'article 43 de la loi de finances complémentaire (LFC). Cette mobilisation nationale vise à faire respecter les engagements contractuels d'exportation des déchets ferreux confirmés avec les partenaires français, italien et turc. Selon les syndicalistes, il s'agit de maintenir l'état de prolongation de cet article jusqu'au 29 novembre de l'année en cours et bien au-delà de cette date. Les représentants des travailleurs mettent en cause cet article qui pénalise lourdement les activités de cette entreprise de récupération des déchets ferreux. “Nous exigeons la poursuite des activités d'exportation jusqu'à la mise en place des installations et des équipements adéquats locaux susceptibles d'absorber les produits ferreux et assurer ainsi la pérennité des entreprises de récupération”, affirme Meflah Aoued. Le secrétaire général du syndicat d'entreprise revendique un “délai de grâce” de trois mois pour épuiser le stock des produits ferreux estimé à 20 000 tonnes à Oran. Le syndicaliste n'en démord pas moins lorsqu'il évoque, amèrement, cette disposition qui constitue une véritable menace à l'encontre de 1 000 travailleurs rassemblés au sein des entreprises activant à Oran, Alger et Annaba. Selon notre interlocuteur, des demandes adressées au ministère du Commerce sans restées lettre morte. Des autorisations données au compte-gouttes par le ministère de tutelle bloquant ainsi les perspectives d'avenir des travailleurs. “Notre entreprise fonctionne actuellement avec les subsides des produits ferreux (11 000 tonnes) que nous avons exportés en 2010”, déplore Meflah Aoued. “Nos activités qui reposent essentiellement sur la récupération de ferraille et la fusion secondaire des métaux non ferreux ont été d'un apport non négligeable à l'effacement d'une partie de la dette extérieure vis-à-vis des pays de l'Est en 1990”, précise encore notre interlocuteur. Cette déclaration est corroborée par le vice-président du comité de participation (CP) de l'ERO qui affirme que 20% de la production des déchets ferreux sont traités par les trois entreprises étatiques implantées à Oran, Alger et Annaba. Une observation pertinente du responsable du CE qui confirme la bonne santé financière de son entreprise à l'abri “des prêts bancaires pour fonctionner”. Cette assertion est appuyée par le représentant syndical qui met en relief le montant de 150 milliards de centimes investi dans le projet d'innovation du parc roulant. Les syndicalistes des entreprises de l'Ouest, du Centre et de l'Est du pays prévoient de se réunir dans une semaine à Alger pour décider des suites à donner au mouvement de protestation. Cette action de protestation, largement suivie à Oran, découle de la volonté des responsables syndicaux de démontrer l'efficience de 40 années d'expérience dans la récupération, le traitement, la transformation et la revalorisation de produits métalliques recyclables rebutés ou réformés. K. REGUIEG-YSSAAD