Près de 200 travailleurs de l'Entreprise nationale de la récupération des déchets ferreux, unité d'Oran, sont sortis lundi matin dans la rue pour exprimer leur refus de la décision de geler les exportations des déchets ferreux, prise par le gouvernement fin août dernier. «C'est une mesure propre à mettre les travailleurs au chômage et provoquer des drames familiaux», craignent les syndicalistes présents sur les lieux de la manifestation. Le ministère du Commerce ayant refusé de renouveler le cahier des charges depuis février dernier, l'entreprise n'a pu réaliser aucune opération d'exportation, alors même que des sociétés privées activent le plus normalement du monde, déplorent ces travailleurs qui dénoncent le fait que l'exportation a été interdite par la loi de finances complémentaire 2010 sans que le partenaire social n'ait été consulté. «Par ailleurs, continuent les syndicalistes, l'article 43 de la loi en question prévoit une période de grâce jusqu'au 29 décembre 2010, qui permet la poursuite des exportations et la prise de mesures à même de garantir la pérennité de l'entreprise.» Selon Aoued Meflah, SG du syndicat, la situation est d'autant plus incompréhensible que la santé financière de l'entreprise n'est pas si mauvaise : «Malgré de très nombreux départs, le volume des investissements a atteint, depuis 2008, plus de 150 milliards. A elle seule, l'unité d'Oran a une capacité de ramassage de 40 000 tonnes, ce qui constitue 20% de la production nationale et 20 000 tonnes sont stockées au niveau de ses trois unités (contre 12 000 tonnes à Alger et 10 000 à Annaba). A cause du gel des exportations, ces importantes quantités sont bloquées et les clients, dont certains ont déjà payé, attendent leur livraison.» Pour ces raisons et en attendant une réunion qui devrait regrouper, la semaine prochaine à Alger, les représentants des trois syndicats de l'entreprise, les travailleurs réclament la levée immédiate du gel sur les exportations des déchets ferreux - qui ne doit entrer en vigueur que le 29 décembre prochain - et exhortent l'Etat à réfléchir davantage sur les conséquences désastreuses que cette mesure engendrera fatalement sur les travailleurs et leurs familles.