La compagnie du théâtre franco-belgo-libanaise, Arcinolether (basée à Bruxelles et travaillant en Belgique et au Liban), a présenté avant-hier soir, à la grande salle Mustapha-Kateb (TNA), dans le cadre du Festival international du théâtre d'Alger, le spectacle Au commencement était le verbe. D'une durée d'une heure, la pièce s'intéresse au conflit israélo-palestinien. Elle remonte son spectateur de la naissance de l'Etat hébreu en 1948, jusqu'aux massacres de Sabra et Chatila. Au commencement était le verbe, qui appartient au théâtre documentaire, est une jonction de deux articulations : la première plonge dans le décor d'une assemblée générale de l'ONU, et la seconde est une projection d'images, de vidéos et d'illustrations. Le metteur en scène a travaillé, pour la première articulation sur les différentes résolutions des Nations unies et sur les prix Nobel de la paix dans la seconde articulation. Appartenant à la catégorie esthétique du grotesque, la partie scénique a relevé, avec cynisme et parfois humour, toutes les contradictions qui entoure ce conflit inextinguible et toujours d'une actualité brûlante. Soixante ans de verbe sans grande efficacité sont relevés dans cette pièce. Outre l'excellente interprétation des comédiens (Léa Rogliano, Olivier Rosman, Maria Harfouche, François Kah, Raymond Hosni), le metteur en scène, Christophe Cotteret, a proposé une très belle vision avec une grande rigueur dans le rythme. Le rythme est le secret sur lequel a reposé la pièce. De plus, la musique a été le deuxième ingrédient secret de la pièce : de Marcel Khalifa au hip-hop, en passant par le classique, notamment la valse.