Les incidents ayant émaillé plusieurs matches du début de championnat méritent que l'état d'alerte soit maintenu quant au problème de la violence qui continue à sévir dans notre sport-roi. Après les incidents ayant émaillé les matches JSMB-ESS, CABBA-JSK ou encore lors du dernier derby CRB- MCA, la LNF, la première instance chargée de la compétition nationale, tire déjà la sonnette d'alarme. “La violence sur nos stades, reste l'une de nos principales préoccupations. Il y a tout un programme qui est mis en place par nos différentes structures pour la prise en charge de ce phénomène destructeur de notre football. On est très conscients des conséquences que peut engendrer ce fléau. On s'est préparé à y faire face, mais croyez-moi, ce n'est pas du jour au lendemain, qu'on peut transformer des énergumènes en anges, c'est un travail de longue haleine qui nécessite la mobilisation de tout le monde” analyse le président de la Ligue, Mohamed Mecherara. Ce dernier explique la démarche et la stratégie de sa structure pour tenter de prendre en charge ce volet, qui vise d'abord à responsabilisé les clubs. “On a demandé à tous les clubs de désigner un responsable de la sécurité pour d'abord cerner ce problème. Il sera chargé d'arrêter les mesures appropriées pour gérer une rencontre de football en collaboration avec le service d'ordre et de nous transmettre un rapport détaillé de toute la sécurité ayant entouré le match. Il aura pour mission d'encadrer aussi les stadiers qui auront un rôle important à jouer dans l'organisation d'une rencontre. Toutefois combattre la violence ne se limite pas uniquement à surveiller les supporters. Il y a les conditions du match qu'il faut aussi améliorer. La commission d'audit des stades qui a visité avant le début de la saison les différentes enceintes sportives devant abriter les matches de championnat, a émis des réserves sur certains stades qui ne répondent pas aux critères internationaux de sécurité. On a pris en compte les rapports qui nous sont parvenus dans ce sens. Nous les avons transmis à qui de droit. C'est vous dire qu'on a un programme important à mettre en place” indique le premier responsable de la ligue. Et d'enchaîner “Notre programme vise aussi à supprimer les grillages entre les tribunes et le terrain. Vous savez, rares sont les pays où on peut trouver encore des barrières dans les gradins et c'est dangereux car s'il y a un risque de bousculade, les supporters ne pourront pas évacuer le stade facilement. On doit arriver à supprimer ces barrières. Nous allons tenter de le faire au fur et à mesure. Cela ne sera pas facile, mais on y arrivera inch'Allah”. Selon Mohamed Mechera, la lutte contre la violence doit passer par un travail colossal de sensibilisation de toutes les parties concernées par le football national, supporters, joueurs, responsables de clubs (responsables de sécurité), mais aussi la presse sportive. À ce titre, le président de la LNF nous révélera que son instance va organiser des journées de formation pour les journalistes et pour les directeurs de sécurité, et ce, pour les sensibiliser sur ce crucial sujet. “La LNF organisera pour les journalistes durant le mois de novembre un séminaire d'une journée à Alger, pour expliquer les lois du jeu et les règlements généraux de la FAF, pour d'abord que les journalistes ne soient pas trompés par une tierce personne. À travers la presse les gens, les supporters en particulier, peuvent apprendre les lois de jeu. C'est un paramètre important dans le cadre de la lutte contre la violence. Les directeurs de sécurité seront eux aussi conviés à une semaine de formation. La mise à niveau est nécessaire pour tout le monde, on ne négligera aucun détail pour cerner au mieux ce volet. La violence est l'affaire de tous, elle n'est pas uniquement l'apanage de la FAF, LNF ou des clubs, les supporters aussi ont une responsabilité et il faut que tout un chacun prenne ses responsabilités pour rendre nos stades comme ils étaient autrefois, où on pouvait aller en famille sans rien craindre. Je rêve un jour de voir des familles dans nos stades comme chez nos voisins, ce n'est pas sorcier, il suffit seulement d'éviter de sombrer dans le chauvinisme qui ne sert personne, le football reste le sport le plus populaire, c'est pour cela qu'il déchaîne toutes ses passions” conclut-il.