Plusieurs mois après sa reconduction à la tête de l'Etat, le président Abdelaziz Bouteflika reprend son bâton de pèlerin pour s'enquérir des projets de développement qu'il avait lancés durant ses deux premières mandatures, mais aussi pour poser la première pierre de nouveaux projets. Sa visite dans la wilaya de Ouargla, la première depuis 2005, où il fut accueilli par des émeutes, coïncide avec l'ouverture officielle de l'année universitaire. Mais le chef de l'Etat ne se contentera pas de faire un discours devant la communauté estudiantine, comme ce fut le cas par le passé. Il inaugurera des projets qu'il avait lancés auparavant, à l'image de l'hôpital algéro-cubain, le centre régional anticancer, la station d'épuration ou encore la cour de justice. Evidemment, le président Bouteflika aura droit à son incontournable bain de foule, histoire de confirmer qu'il jouit toujours d'une grande popularité. Le choix de la wilaya de Ouargla obéit à un hasard de calendrier, nous dit-on, puisque le chef de l'Etat avait, auparavant, assisté à l'ouverture de l'année universitaire, à l'est, à l'ouest et au centre du pays. C'est donc, tout à fait logique qu'il bifurque sur le Sud. Mais, le clou de cette visite d'une journée sera la rencontre avec les responsables de la IVe Région militaire. Une rencontre où il serait question de faire le bilan de la lutte antiterroriste, notamment dans les zones frontalières du Sahel. La sortie de Bouteflika constitue un retour sur la scène nationale du chef de l'Etat qui avait brillé, ces derniers temps, par son absence. La veille, il avait inauguré le Salon international du livre à Alger, et le lendemain (ce jeudi), il ouvrira solennellement l'année judiciaire. Dans les jours à venir, plusieurs wilayas sont au programme du président de la République. Des visites annoncées depuis plusieurs mois, mais qui ont été toutes reportées. Ce come-back de Bouteflika au moment où le gouvernement défend son bilan devant le Parlement, constitue un signal fort quant aux intentions du locataire d'El-Mouradia, de poursuivre, jusqu'au bout, son programme de soutien à la relance économique, malgré tous les retards constatés sur la réalisation des grands projets lancés durant la décennie précédente. Est-ce un hasard de revoir le président Bouteflika sur le terrain, au moment où des voix s'élèvent et des conclaves s'organisent pour évoquer, justement, “l'après-Bouteflika” ? Une chose est sûre : le chef de l'Etat ne compte pas rester les bras croisés, en attendant 2014.